L'entredeux de trop

À ses débuts, Trapero n'avait déjà plus - ou pas encore - le cœur à représenter sa propre génération. Abordant le prolétariat avec tellement d'entrain qu'il transformera définitivement l'anonyme Luis Margani en acteur, il a de la photo plein la tête et envie de renouveler le genre "tranche de vie".

Il y arrive de fait, mais l'ambiguïté qu'il invente entre le documentaire et le cinéma semi-professionnel ne s'avérera pas être une recette universelle : difficile, en effet, de dire s'il y a une histoire. Trapero émousse volontairement son sujet en le confiant à ceux qu'il concerne, ce casting amateur qui, il le sait, ne sera pas capable de représenter seul sa propre condition, voire d'y rendre honneur (sans être médiocre à proprement parler). Pourtant, entre authenticité et nouveauté, il le laisse se débrouiller. Est-ce que cela crée pour autant un "cinéma prolétarien" ? Pas sûr.

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