« Mune, le Gardien de la Lune » est une réelle bonne surprise. Poétique, fantastique, l’univers dépeint est onirique. On découvre une dualité-unité jour-nuit qui régit le monde de Mune, une petite créature imaginaire, qui devient malgré lui le gardien de la lune. Un rôle qui consiste à protéger l’harmonie du temps, en oeuvrant à la bonne course de l'astre. Le propos de l’œuvre et le contexte sont très intelligents, même les méchants de l’histoire débordent de sens : le mal est personnifié par des serpents qui s’insinuent dans les êtres pour les corrompre, ce qui laisse entendre que tout un chacun pourrait aisément y succomber. Finalement, le mal est la colère, rien de plus, c’est en tout cas ce qu'il faudrait en retenir. Cire est un personnage fantastique à part, elle n’appartient ni au monde de la nuit, ni à celui du soleil, elle est de l’aube et du crépuscule, le jour elle fond, la nuit elle tétanise, une image subtile empreinte de poésie. Une douceur émane de l’œuvre, et ce malgré ces défauts. Quelques personnages n’ont aucune évolution et deviennent souvent très agaçants, comme le papa de Cire, trop protecteur, ce trait de caractère est constamment rabâché. Le Gardien du Soleil est lui aussi trop pénible, on nous rabâche au moindre prétexte son gros problème de virilité. Comment peut-on être si subtil dans l’image et tellement maladroit dans la construction de l’identité des personnages ? Heureusement, Mune et Cire échappent à ce constat et parviennent à briller tout le long de leur aventure. L’animation est réussie, l’identité visuelle nous réserve beaucoup de surprises, les jeux de couleurs sont sublimes. J’aurais aimé une meilleure bande-son. D’une manière générale, j’ai adoré.
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