Agnès Varda a arpenté les rues de Los Angeles pour nous faire découvrir ce que l’on appelle les “murals” de L.A., ces gigantesques fresques murales peintes sur les murs de la ville. Elle s’interroge sur leurs significations, qui les a peint, qui les a commandés / payés et qui les regarde ?
La réalisatrice s’est baladée caméra au poing et a sillonné la ville de long, en large et en travers. Première constatation, vous ne verrez pas de “murals” dans les quartiers riches tels que Beverly Hills, Bel Air, Pacific Palisades ou encore Brentwood. La plupart des “murals”, elle les a déniché dans les quartiers populaires, ne pas dire pauvres, dans les ghettos. Ce sont dans ces quartiers qu’on les retrouve, que les gens s’expriment le plus et laissent libre court à leurs imaginations, tel un exutoire, ils peignent sur les façades leurs protestations.
Les fresques sont toutes aussi diverses et variées, elles représentent les habitants de Los Angeles, les membres des gangs abattus en pleine rue, les oubliés de l'Histoire (les noirs, les asiatiques et les chicanos), des symboles religieux, … Parfois, elles mettent en scène la vie de tous les jours, la drogue, la violence de la rue, le racisme, la guerre et même le cinéma (normal, on est à Hollywood !). On y croise même des fresques mouvantes (peintes sur des vans ou des voitures).
Mur murs (1980) est une invitation au voyage et à la rencontre de ses minorités trop souvent dénigrés (afro-américains, portoricains, mexicains et asiatiques). Agnès Varda a eu la brillante idée de mettre en parallèle les oeuvres et leurs créateurs, afin que ces derniers puissent expliquer dans quel contexte ils les ont réalisés. C’est une toute autre façon d’appréhender L.A. et le voyage vaut assurément le coup d’oeil.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●