‘Murder Party’ est une comédie plaisante, mais qui s’auto-sabote avec une fausse-bonne idée dans son dernier tiers. On ressort du film, en ayant passé un ‘relativement’ bon moment, mais aussitôt oublié. Il suit Jeanne, une architecte qui doit soudainement enquêter sur le meurtre du propriétaire et patriarche du manoir qu'elle était chargée de rénover.
Les comédies vintages refont régulièrement surface, de ‘Potiche’ de François Ozon à ‘La bonne épouse’ de Martin Provost. ‘Murder Party’ a été fait dans cette tendance. Il faut voir le travail qui a été fait sur les costumes, ces décors. Mais, à cette esthétique 60’s/70’s (le train, la voiture, le manoir), Pleskof y ajoute quelques anachronismes comme par exemple l’IPhone de Jeanne. Ce sera peut-être un détail pour vous, mais il m’a semblé que ce détail était révélateur d’une fantaisie un peu forcée, tout aussi forcée qu’est l’interprétation d’Alice Pol dans le rôle de Jeanne. On n’est clairement pas chez Pascal Thomas. Il avait réussi trois adaptations d’Agatha Christie (dont ‘Mon petit doigt m’a dit) en transformant le côté un peu prévisible des ‘Whodunit’ en festival de folie et de charme. Il pouvait aussi sur la reine de la fantaisie Catherine Frot. Dans ‘Murder Party’, rien n’est comme ça. Tout est assez faux, fabriqué.
On voit tout de suite l’inspiration du film. Il s’agit d’un cluedo cinématographique. Il y a le manoir, le meurtre, les personnages qui ont des costumes unicolores : il y a Mademoiselle Rose, Madame Leblanc, Professeur Violet. Il y a un meurtre et les suspects enquêtent dans les différentes pièces. Ça n’est pas follement originale, mais c’est plaisant et ludique. C’est basé sur l’artifice, le faux. Malheureusement, pour éviter d’avoir une résolution prévisible des films de meurtres ou des romans d’Agatha Christie, Pleskof trouve un twist. C’est une fausse bonne idée, puisqu’elle n’est pas drôle et ne dynamise rien. Sans rien révéler, il s’agit de jouer l’artificialité dans l’artificialité.
Les personnages sont plus que schématiques. Ils le sont trop pour être vraiment amusant. Car pour une très drôle Miou-Miou en vieille fille revêche, on doit se coltiner un Gustave Kervern de moins bonne composition. Alice Pol est une erreur de casting. Elle n’a aucune fantaisie, surjoue à mort la (f)rigidité. Une actrice jouant dans le film aurait pu interpréter le rôle : c’est Pascale Arbillot. Elle pétille, a beaucoup de charme, a un débit mitraillette. Bref, elle aurait été parfaite. Le film l’est moins, il manque d’ambition et de légèreté.