Je n'en attendais pas monts et merveilles, mais au moins une bonne comédie sociale, dans la lignée de « Joue-la comme Beckham » de la même réalisatrice. D'ailleurs, c'est vraiment ce que j'ai eu durant une partie du film : rien de franchement surprenant, mais de l'énergie, de la bonne humeur et des personnages éminemment sympathiques, à l'image de ce héros interprété par le non moins sympathique Viveik Kalra. Quelques jolies figures, notamment celle d'Eliza, séduisante militante, et surtout d'Hayley Atwell en professeur de littérature habitée par sa mission.
Dommage que la suite ne soit pas loin de virer au n'importe quoi : non seulement la durée est clairement excessive pour ce que Chadha a à raconter, mais les choix opérés deviennent de plus en plus foireux : alors je n'ai vraiment, vraiment rien contre le militantisme de gauche, mais lorsque cela vire à une telle caricature, cela devient grotesque, le sommet étant atteint lors de la rencontre entre
Javed et les parents d'Eliza.
Et puis, de temps en temps, on a droit à une sorte d'intermède comédie musicale : cela sort de nulle part, n'a aucune cohérence avec le reste mais bon, ça donne un côté léger alors j'imagine que c'est censé passer... Comprenez-moi bien : là encore je n'ai absolument rien contre les comédies musicales. Encore faut-il l'assumer plutôt que de voir ça tomber au milieu de nulle part, surtout pour se contenter de voir deux mecs courir et des gens danser (plus ou moins bien) danser dans la rue.
Enfin, alors que le conflit père-fils était un des axes forts du scénario, on le saborde complètement pour sombrer dans une
bien-pensance hélas fort prévisible,
au discours tellement creux qu'il en est presque incompréhensible
(en gros, vis tes rêves mais respecte ta famille : putain, tout ça pour ça !).
Heureusement, et même si sur la durée j'en avais un peu marre, « Music of My Life » permet une vraie belle redécouverte de la discographie du « boss » Bruce Springsteen, aussi bien sa musique que ses textes engagés, souvent vibrants et surtout on ne peut plus universels. Bref, si l'espoir était permis de sortir de salle le sourire aux lèvres, c'est plus une moue contrariée que l'on arbore une fois ces deux longues heures terminées... Comme quoi, même (surtout?) le « sympa », ça se cultive.