Encore un film de genre français ici non pas raté mais malheureusement inégal. Premier long-métrage de David Morley, Mutants possède une bonne image, des maquillages spéciaux réussis, des décors glacials et un sujet certes déjà vu mais sans cesse intéressant (la contamination d'êtres humains et la survie d'autres) mais hélas c'est du côté de la mise en scène que le film pêche... Le scénario aurait pu être en effet haletant si la lenteur n'avait pas phagocyté le film, prétextant une atmosphère pesante à un vide scénaristique évident...
On ne blâmera pas vraiment les acteurs, censés faire tenir le film sur pieds, car s'ils ne sont pas transcendants, ils réussissent au minimum à rester convaincants (Hélène de Fougerolles sympathique, Francis Renaud habité, Nicolas Briançon cabotin). L'affiche disait "Un mélange entre 28 jours plus tard et La Mouche.", c'est vrai, le long-métrage étant bien inspiré du film de Danny Boyle pour la présence des zombies et de celui de Cronenberg pour les quelques passages de transformation d'un Francis Renaud étonnant, sans oublier Shining pour la confrontation mari/épouse.
On reprochera donc principalement au film de ne pas se construire une réelle identité, Morley préférant ne prendre aucun risque en s'inspirant allègrement de-ci de-là pour réaliser un film impersonnel et sans budget très conséquent, préférant jouer sur les ambiances inquiétantes que sur un vrai côté survival en milieu isolé. Dommage. Ainsi, pour résumer Mutants, on dira que la première heure est assez creuse voire ennuyeuse, tournant visiblement en rond, tandis que le dernier quart d'heure est surprenant de vivacité et de tension palpable, ce qui est trop peu pour assurer un film entier. Un format court-métrage aurait pu faire habilement l'affaire et aurait même pu être beaucoup plus efficace.