Difficile de ne pas rester de marbre devant My Beautiful Boy, où l'on suit David Sheff, un père qui se bat pour sauver son fils Nic de ses addictions aux méthamphétamines et un témoin impuissant face des différentes guérisons et rechutes de ce dernier.
Sans tomber dans le pathos, le voyeurisme ou la morale puritaine, le réalisateur belge Félix Van Groenigen dresse un portrait de l’addiction, un mal de plus en plus répandu aux Etats-Unis, et qui ne discrimine pas.
Les flashbacks entre différentes périodes (avant/après), fréquents dans la première partie du film, permettent de constater que l’environnement dans lequel grandit Nic est chaleureux, bourgeois, presque sans histoire. Et lui-même est un jeune homme tendre, adorable. Son addiction n’en devient que plus incompréhensible et tragique.
Timothée Chalamet est magistral dans ce rôle de junkie, en proie aux drogues dures, et Steve Carell prouve une fois de plus qu’il peut s’illustrer brillamment dans le registre dramatique.
Il est du coup dommage que la narration du film soit gâchée par deux choses : la musique, omniprésente, qui vient presque étouffer la charge émotionnelle que le spectateur pourrait ressentir; et une dernière partie de film plus classique et linéaire.
Beautiful Boy reste néanmoins une jolie expérience cinématographique sur un sujet important, traité avec pudeur et sans le triomphalisme et la célébration d’autres films portant sur l’addiction.