C'est en revoyant le clip de Pogo Absoblume, que je me suis dit "tiens, et si on se matait My Fair Lady."


Je ne l'avais pas revu depuis l'age de 12 ans, et j'avais le souvenir d'une comédie musicale où Audrey Hepburn passait d'une vendeuse de fleur jurant comme un charretier à une véritable Lady suite aux cours d'un vieux ronchon. Le tout avec des tas de passages musicaux et une patte très "comédie musicales des années 50/60" inimitables.


Et j'avais des souvenirs assez clairs : oui, l'ambiance est là, on est dans du George Cukor, donc, le décors en studio, c'est un peu son dada. Il assume dans sa mise en scène son artificialité : notamment des moments où il demande aux figurants de faire un "mannequin-challenge" et de filmer les gens figés, comme faisant parti du décors.


Je me souvenais de la dynamique entre les deux personnages, mais j'avais oublié à quel point Higgins est un GROS CON : il est méprisant, imbu de lui même et totalement arrogant. Après, j'aime la relation platonique qu'il a avec le colonel Pickering où l'autre est quasiment son partenaire de vie (à la Watson) sans que ça ne choque personne. Après, Eliza est insupportable au début, et Audrey Hepburn en fait des caisses, avant de redevenir son personnage habituel de petit chat fantasque trop mignon. (Julie Andrews jouait le rôle à Broadway, ce qui ne m'étonne pas.)


J'avais oublié à quel point certains passages musicaux sont pas ouf : on retient à peine certains morceaux et j'avoue que le passage où Higgins explique qu'il ne veut pas se marier m'a un peu ennuyé. J'avais aussi totalement oublié à quel point le film est LONG ! Quasiment trois heures et au moment de l'entracte, on a arrêté le film en disant "on reprendra demain !"


Et je ne suis pas fan de la seconde partie, où les personnages se tournent autour pendant des heures et au final, j'ai du mal à comprendre ce qu'ils veulent.


Alors, certes, c'est totalement voulu, mais ce côté "j'aime détester l'autre" couplé au "syndrome de Pygmallion" + "jeune femme et vieux monsieur" me file plus de malaise qu'il ne me fait sourire. (La dernière phrase du film est quand même "Elisa, veuillez m'apporter mes pantoufles.") Comme beaucoup de spectateur, j'ai du mal à m'imaginer qu'ils vont former un couple et dans ma tête ça se transforme en amitié.


D'un autre côté le film qui s'attache à toujours casser le masque sous lequel les personnages ne cesse de se mettre : à l'image d'Eliza qui est travestie en Lady, Higgins est un faux méchant. Et il parait que c'est encore pire dans la pièce originelle.


Bref, c'est dingue qu'un film comptant si peu de personnages attachants (et j'ai pas parlé du père d'Eliza) arrive à produire une forme de charme sur moi qui fait que j'ai adoré le revoir. Je dois, à l'image des protagonistes du film, être un peu sado-maso.

le-mad-dog
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le 20 mars 2020

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