J'écris cette deuxième critique car, ayant revu le film il y a à peine 3 mois, le nombre de choses me déplaisant maintenant semble trop énorme pour que je les ignore.


 Ces choses-là peuvent tout simplement être résumées sous un mot : le film est sexiste – ce qui englobe aussi plusieurs choses fortement déplaisantes. Le sexisme est présent dans tout le métrage, et ne peut être nié. Alors oui, le film date de 1964, même avant mai 1968 donc mais cela n'excuse en rien le sexisme ambiant. De même, ce n'est certainement pas parce que le film semble se passer vers la fin du 19ème siècle et que c'était un moment encore plus sexiste que maintenant, que le sexisme va être excusé même un minimum. Le film se finit quand même par Eliza Doolitle qui revient chez le « poor professor Higins » et ce dernier s'allongeant sur son sofa et attendant juste que bobonne lui amène ses pantoufles. Eliza Doolitle qui est montrée comme étant une très simple vendeuse de fleurs pouvant être dressée par le professeur Higgins à l'aide de quelques chocolats (ah non, un seul suffit !).
Le personnage du père, Alfred P. Doolitle, est lui aussi bien intéressant en ce qu'il excuse absolument tout ce que va lui proposer Monsieur Higgins (le colonel Pickering ?) jusqu'à ce qu'acceptant, il devienne riche mais malheureux car ayant perdu sa liberté : l'argent ne fait pas le bonheur et même pire, il amène une situation non-souhaitable pour qui n'est pas né avec une cuillère en argent dans le fondement.
Bref, vous l'aurez compris, si ce film a pu bien plaire aux bourgeoisies anglaise et mondiales en 1964, la seule question qu'il m'évoque maintenant est : comment ai-je pu l'apprécier ? ! (aussi, parler de Cukor comme si j'étais une grande connaisseuse du bonhomme est abusé)

[ATTENTION, SPOILS EN PAGAILLE]
Quand je parle du sexisme du film, il est présent dans presque toutes les scènes, le comportement du professeur Higgins étant tout simplement odieux envers Eliza Doolitle. Cela va de faits étant compréhensibles du fait que le film date de 1964, comme le fait que Eliza soit appelée miss (mademoiselle) tout du long au fait beaucoup plus problématiques que le professeur se comporte plutôt très mal envers elle tout du long, Eliza répétant plusieurs fois à juste titre qu'elle ne l'apprécie pas du tout, alors qu'elle va quand même, à la fin, se mettre avec lui et pas avec le jeune homme, qui semble un peu simplet et fleur bleue mais qui, au moins, ne lui a jamais manqué de respect. Le summum du sexisme étant atteint juste après le retour de Eliza, le professeur, après s'être réellement morfondu après le départ de Eliza, la voyant revenir, s'installe tranquille dans son fauteuil, en lisant le journal. Après tout, bobonne est revenue, plus rien à faire.


 Le film est donc très sexiste, mais il est aussi extrêmement classiste. En effet le père de Eliza, après avoir refusé l'aide monétaire de Higgins et Pickering pendant relativement longtemps, basant sa vie sur « a little bit of luck » (un peu de chance) accepte leur grande aide. Et quelques mois plus tard, sur le point de sa marier, il explique à sa fille en quoi c'était une grande erreur, la plus grande de sa vie, qui lui vaut beaucoup plus de malheurs qu'avant, quand il était pauvre certes, mais libre et heureux de ce fait. La liberté ne vient pas de l'argent. La morale est très bonne. Mais plutôt dangereuse comme dans ce cas elle suggère qu'il ne faut pas chercher à retirer les pauvres de la pauvreté.
filmsenvrac
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le 21 nov. 2018

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