Une histoire de consentement

[Remarques générales. Je n'ai pas envie de juger et noter des films que je n'ai vus qu'une fois, souvent avec peu de connaissance du contexte de production. Je note donc 5 par défaut, et 10 ou 1 en cas de coup de cœur ou si le film m'a particulièrement énervé. Ma « critique » liste et analyse plutôt les éléments qui m'ont (dé)plu, interpellé, fait réfléchir, ému, etc. Attention, tout ceci sans égard pour les spoilers !]

Encore une critique un peu lapidaire, longtemps après le visionnage.
Quel souvenir est-ce que je garde de The Children Act ?

Je me souviens de m'être dit « tiens, un bon film, ça faisait longtemps ». Pas une révélation, mais une histoire suffisamment intrigante, et une mise en scène classique mais au rythme suffisamment bien tenu, pour que je me laisse faire le temps de la séance. J'ai notamment apprécié l'utilisation de la bande-son, avec la musique qui joue un rôle important dans les relations de Fiona Maye (Emma Thompson) avec les personnages, que ce soit le piano offert par son mari Jack (Stanley Tucci) ou la guitare dont joue Adam (Fionn Whitehead). La porosité entre musique intra-diégétique et musique extra-diégétique m'a rendu cette bande-son particulièrement émouvante.

La bande-annonce de My Lady est une fausse piste, et cela m'a plu parce que je craignais un peu ce qu'elle pouvait cacher. Finalement, l'affaire est rapidement réglée, la question est claire d'un point de vue juridique. Le développement s'attarde sur la relation entre Fiona Maye et Adam, provoquée par le geste imprévisible de la juge lorsqu'elle a rendu visite au jeune homme pendant le procès. Et alors, c'était ma conclusion et celle de mon amie, qui a vu le film avec moi : The Children Act est ne porte au bout du compte ni sur la justice, ni sur les témoins de Jéhovah, même si ces deux sujets sont abordés (le premier de manière conséquente, le second assez superficiellement), mais sur le consentement, sur les choix que l'on fait à la place des autres et la façon dont on les accepte ou non. L'institution judiciaire décide du destin d'Adam ; ses parents consentent à son décès alors qu'ils voudraient le sauver, ce qui sera sa plus profonde blessure ; Jack demande de manière très délicate le droit d'avoir une relation adultérine, mais les choses se compliquent vraiment lorsque son épouse, refusant d'en parler, n'y consent pas, et qu'il le fait quand même ; et toute la deuxième partie de l'intrigue entre Adam et Fiona Maye tourne autour de cette notion, du respect ou non des frontières que l'une et l'autre placent -- jusqu'à ce qu'Adam, désormais assez âgé pour disposer légalement de lui-même, consente finalement à se laisser tuer par sa maladie, une décision qu'il prend seul et seul subit.