Nicolas Winding Refn a beau être un des metteurs en scène actuels les plus doués, traçant au fil se sa route des œuvres originales et rafraichissantes, il n'en reste pas moins un artiste pétri de doutes.
Le suivre après un succès aussi unanime que son Drive, lors du tournage d'un film nettement moins facile d'accès que son Only God Forgives se révèle une idée brillante.
C'est dans ses moments de rage, lorsqu'il ne croit plus en son œuvre, lorsque, pétri de regrets il voit son film lui filer des doigts, avec le sentiment de l'avoir raté que le documentaire passionne le plus.
Remettant jusqu'en question son couple, sa vie de famille, le déchirement sera total. Embarqué dans son trip hyper violent en Thaïlande, déconnecté du monde, le documentaire filmera sa rage, sa colère, ses doutes, jusqu'au tapis rouge et aux critiques.
On a beau être adulé, livrer une œuvre d'art, donner un bout de soi au yeux du monde est toujours un terrible déchirement, et, tel une mère donnant la vie, on y laisse forcément des marques.