17 juin 1936
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le 17 juin 2014
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Mon premier film du réalisateur britannique Ken Loach dont on m'avait vanté la capacité à capter la vie des gens de peu, des prolétaires comme on disait, pour en faire des films où la réalité brute nous saute au visage tout en sachant éviter le piège du misérabilisme.
Ces «on» ne m'avaient semble-t-il pas menti.
Il parait que ce n'est pas son meilleur film mais l'histoire de cet ancien alcoolique forcé à la débrouille et entraineur d'une petite équipe de foot pas bien douée remplie de jeunes paumés rêvant à des vies inatteignables m'a touché. La splendide interprétation de Peter Mullan n'y est surement pas pour rien : fier, sensible, altruiste mais faillible, Joe est définitivement un homme entier et sans artifice.
Alors oui la trame principale est relativement simple mais qu'importe ? Des problématiques sociales fortes sous-tendent le film et on ne peut qu'être frappé par une forme de fatalité qui s'abat sur les personnages malgré leurs efforts de coopération, leur débrouillardise, leur volonté de bien faire avec ce qu'ils ont. Seulement, tout dans le film nous rappelle que le manque d'argent comme la précarité enferment l'individu même bien intentionné dans une boucle de laquelle il ne pourra sortir que très difficilement, une boucle qui conduira certains des personnages dans les ultimes échappatoires que permet notre société à bien des gens «du bas» : la drogue et/ou le suicide.
Qu'importe l'histoire d'amour tendre et pudique qui unira Joe et Sarah (Louise Goodall), qu'importe l'abnégation et les efforts de Joe pour tenter de sauver le très touchant Liam (David McKay) et sa famille, qu'importe cette foutue cassette de Beethoven, sorte de résidu de capital culturel qui ne sauvera personne ici: la société broie, la société écrase beaucoup de ceux qui ont déjà si peu et elle n'hésite pas à anéantir bien des efforts de ses victimes.
Une banale mais tragique tranche de vie dont la fin «heureuse» m'a néanmoins paru un rien expéditive, limite pas nécessaire. Certains personnages secondaires étaient aussi trop en retrait à mon goût.
Malgré mes mots plus haut, on rit pas mal, on s'attendrit, on compatit dans ce film sans jamais s'apitoyer totalement : le mélange est bien dosé. Après, je mentirais si je ne disais pas que le film reste dans la globalité assez bancal dans sa réalisation et dans son rythme : j'aurais sans doute été plus sévère si je connaissais le reste du travail du réalisateur.
En tout cas, si My name is Joe n'est pas la meilleure réalisation de Ken Loach, il me tarde de découvrir ses autres œuvres qui ne peuvent que m'enchanter !
Créée
le 16 févr. 2022
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