Un film sur la guérison, pas sur la rédemption

A l'origine j'étais un peu inquiet, je craignais un énième film prometteur sur le papier mais qui au final laissait plus de regrets qu'autre chose. Un premier film, fait par un non cinéaste, c'est quitte ou double. Mais après tout, si on n'allait voir que ce qu'on connait ce serait triste. Alors j'y suis allé.

Et je ne m'en plains pas, parce que j'ai été agréablement surpris. Pas par le thème, que je connaissais déjà, ni par l'interprétation des acteurs (qui est plutôt bonne, surtout celle de la vieille dame, mais c'était prévisible). Le point de vue d'un américain à Paris, avec un certain choc des cultures, s'annonçait rafraîchissant mais je craignais qu'il y en ait trop. Et de mon point de vue le réalisateur a trouvé le juste milieu. On voit peu de monuments, beaucoup de petites rues, un peu de Seine. C'est du romantique, certes. Ceux qui attendent un guide sociologique ou immobilier de la capitale en seront pour leurs frais, mais qu'importe. Une autre chose qui m'a touché c'est l'humour. Je ne dis pas que tout est drôle. Certains passages sont émouvants, d'autres même un peu trop tire-larme, bien que le pathos pur soit toujours évité. Mais les dialogues sont juste magnifiques. La vieille dame n'est pas spécialement drôle, ni même sympathique (en fait je ne l'ai trouvée supportable que vers la fin), sa fille ne fait pas sourire non plus, bien qu'au contraire elle soit sympathique, car, moins hautaine et plus forte, elle se remet en question et évolue, mais l'américain m'a fait sourire quasiment à chacune de ses apparitions (et c'est le personnage principal, donc on le voit souvent...). Le sujet qui peut sembler lourd à traiter en ressort grandi. Il n'y a pas de fausse note, ça compte autant que les perles ponctuelles. Parlant de perles, je pense en particulier à la fin de la pièce (euh, du film, pardon, mais on voit tres bien qu'il a été créé comme une pièce : il y a les trois personnages principaux, mais ensuite les autres sont des figurants). Quand Kline joue du piano avec un trophée de sanglier devant lui j'en souris, et concernant les autres choses qu'il fait avec ce trophée (chut chut, pas de spoiler), pour moi le moment le plus drôle du film est dedans.