Somewhere in the Far Middle-East...
Saddam est tombé, youhou ! Dès lors, Baran le combattant peut rentrer chez lui. Sauf que sa roublarde de mère n'a qu'une idée en tête : lui trouver une femme. Rhaaa, ce qu'elle peut être pénible la daronne... Finalement, le jeune homme reprend les armes, dans la police cette fois. Il échoue dans une petite bourgade isolée du Kurdistan irakien contrôlée par un puissant "seigneur" qui n'aime pas trop qu'on mette le nez dans ses affaires. Baran y rencontre Govend, la jeune institutrice du village. Immédiatement, leur amitié pose problème aux bien-pensants...
Après le Far East de "Le bon, la brute et le cinglé", dont l'action se situait dans la Mandchourie des années 30, voici donc le Far Middle-East de "My sweet pepper land", aux confins de Irak, non loin de l'Iran et de la Turquie. Là encore, il s'agit de jouer avec les codes du western : un pays en construction, un shérif face à une bande de mercenaires, une taverne pleine de tension et de pénombre, des séances d'intimidation virile, du trafic et de la contrebande dans les montagnes...
Loin de n'être qu'un hommage appuyé au genre, le film se forge sa propre identité en intégrant des problématiques sociales propres à l'Irak (mais qui ne lui sont évidemment pas exclusives), notamment l'émancipation difficile des femmes, la notion d'honneur familial défendu par les frères, le manque d'éducation de la jeunesse, etc. Et puis les paysages quoi. De superbes collines pierreuses battues par les pluies. Par ailleurs, je suis tombé amoureux de l'instrument de musique joué par Govend : le hang (http://youtu.be/xVEszje9wtY). Dieu que c'est beau !
Simple mais touchante, tendue mais ponctuée de touches d'humour aiguisées, l'histoire se déroule fluidement jusqu'au dénouement qui, forcément, fait parler les kalashs. Porté par deux acteurs aussi talentueux qui séduisants, "My sweet pepper land" constitue à mon sens un excellent western moyen-oriental. Et un excellent film tout court.