Deuxième film de Jarmusch que je visionne, après le génialissime "Down by law", et encore une fois, c'est une petite merveille que je découvre.
"Mystery Train" est un de ces films qui définissent parfaitement la nostalgie. Ici, en l'occurrence, à travers Memphis, une ville qui cristallise à elle seule toute une époque ou plutôt un genre musical : le Rock 'n' Roll. On en vient ainsi au premier point fort du film : sa bande son. Elvis évidemment, qui fait ses premiers enregistrements dans le studio de Sam Philips, mais aussi, et plutôt dans le registre Soul/Rythm and Blues, Otis Redding de chez Stax qui, ne l'oublions pas, fut aussi une maison de disque emblématique de la ville dans les années 60 principalement. Alors évidemment, quand Jarmusch nous passe sous le nez ces lieux légendaires, on ne peut qu'être nostalgique, et une petite pincée au cœur survient lorsqu'on en découvre certains délabrés et laissés à l'abandon.
Dans ce décor fabuleux, le temps d'une journée, nous suivons les pérégrinations de différents individus, en parallèle, sous forme de trois actes. Un couple japonais en pèlerinage, une jeune femme tout juste veuve, et une bande de potes un peu paumés. Le lien entre tous ces personnages : ils atterrissent en fin de journée dans le même hôtel qui est tenu par un duo de réceptionnistes des plus originaux.
Jarmusch sait aussi bien s'entourer, le bougre. Screamin' Jay Hawkins en maitre d'hôtel, et Joe Strummer en jeune paumé dépressif. Deux figures importantes de la musique, donc.
En plus de ça, la photo est superbe et les plans sont magnifiques.
Bref, c'est beau, c'est lent, et surtout, ça suinte le Rock 'n' Roll comme jamais.
Merde, je crois que je deviens fan de Jarmusch.