Il était une fois un chameau rancunier et une fille perdue dans le désert...

Coincée dans le désert après une fête secrète, une jeune femme doit affronter un chameau rancunier et d'autres dangers pour espérer rentrer chez elle avant le couvre-feu.

Naga est un drame de Meshal Al Jaser de 2023, produit par Netflix.

En fait, je suis trop curieux. Je tombe sur ce film de genre saoudien et je me dis, le pitch est original. En fait, c'est complètement à coté de la plaque donc, ne salivez pas trop, la déception est au bout de ma critique....

Sarah, issue d'une famille dont le patriarche rigoriste régente toute sa tribu d'une main de fer, décide d'aller faire la fête dans le désert avec son petit ami. Sur la route, ils écrasent un jeune chameau qu'un témoin de l'accident égorge sans problème, façon halal, afin que la pauvre bête ne souffre pas (^^). Sarah et son copain arrivent à destination alors que la fête bat son plein sur fond de musique folklorique et de thé à volonté. Sarah et son ami se disputent. Il faut dire que dans son rapport aux autres, Sarah finit toujours par irriter ses ami(e)s. Une de ses copines fait référence au fait, qu'à sa naissance, son père aurait mitraillé le médecin de la maternité au motif qu'il ne pouvait concevoir que son épouse ne soit pas accouchée par une femme.... Les 2 filles se disputent, Sarah la frappe. Sarah regarde l'heure et se dit القرف (Merde en Arabe), je ne serais jamais de retour à la maison pour 21h59, heure du couvre feu avec papa qui m'attend avec le martinet.....Elle cherche à recharger son Samsung new generation qui se décharge en 1 heure et y parvient difficilement, en tapant l'incruste dans l'une des tentes dernier cri où elle n'était même pas invitée, ce qui suscite l'ire de ses occupants masculins.

Quand t'es dans le désert....

Elle reprend la route, se dispute de nouveau avec son copain et se retrouve (dans une réalité parallèle...il devait y avoir du GHB dans son thé...) face à un chameau (fantôme? garou?....) qui s'approche et commence à la piétiner dès qu'elle pose la main sur lui.

Le chameau est édenté et ensanglanté, il ressemble à une dépouille. Allégorie? Parabole? Sarah est seule et pleine d'écchymoses au milieu du désert, planquée sous sa voiture, sous la menace d'un chameau furax. A proximité et dans la nuit noire, 3 jeunes sauvageons en quad font des ronds dans le sable avec leurs engins et agressent un marchand de glace dans un tableau totalement surréaliste. Elle intervient et les dissuade de continuer en incendiant l'un d'entre eux....un bon point pour Sarah, plus efficace que les forces de l'ordre! Le chameau -ou plutôt ce qu'il en reste- s'évapore. Sarah réussit à recharger son portable sur le tableau de bord d'une voiture accidentée....c'est fou comme la vie est bien plus haletante que l'on ne pourrait le croire dans le désert saoudien....

Sarah revient à Ryad, elle aperçoit son père de l'autre coté de la rue, il ne regarde pas sa montre. Il est comme toute la population saoudienne, scotché au milieu de la foule dans une séance de communion collective face à un écran de télévision, il a l'esprit ailleurs. Pourquoi me direz vous? Parce que l'Arabie Saoudite a gagné un match de foot "ingagnable" contre une équipe dont j'ai oublié la nationalité. Je supporte de moins en moins ce sport, les déclarations ineptes de ses joueurs trop payés et ses supporters inconséquents. Ce match était le fil rouge du film, il figurait ponctuellement en fond des "trépidantes" péripéties de Sarah, captant inévitablement l'attention de tous les hommes qu'elle avait croisé.

Là, je crois distinguer clairement une charge contre le fanatisme des hommes pour le football qui passe avant tout....mais je me trompe peut être? Comment pourrait on oser critiquer les hommes en Arabie Saoudite. Bon, heureusement qu'il y a du pétrole.....Le film se termine autour d'un festin, les convives se pourlèchent les babines. Le père de Sarah a fait cuisiner un jeune chameau (là on peut parler d'un début de génocide...) en honneur de la victoire de l'Arabie Saoudite. Et moi qui croyait que les religions monothéistes avaient mis fin aux cruels rites sacrificiels des religions polythéistes.

Au final, Naga est une purge abstraite, incompréhensible et inintéressante au possible, il est difficile de faire pire mais on le savait déjà, Netflix est capable de tout.

Si vous avez 1h51 à consacrer à autre chose, ne vous gênez surtout pas.....relisez plutôt Tintin au pays de l'or noir. C'est moins moderne, moins ennuyeux mais surtout moins vain.

Trailer vf

Ma note: 1/10