Bonjour à toi lecteur égaré ! Oui, égaré, car comment expliquer autrement que tu te retrouves sur la fiche d'un film Nippon jamais distribué en France et inconnu pour la plupart des cinéphiles amateurs de pellicules en provenance du pays du soleil levant ?
Pourtant, il y en a à dire sur ce Nagurimono, unique production cinématographique de Dream Stage Entertainment. DSE kezako ? Il s'agit de la compagnie derrière le Pride FC, le plus grand organisateur de combats de MMA (Mixed Martial Arts) à travers le monde de 1997 à 2007. Quand le groupe se décide à produire un long métrage, en 2005, il est au faîte de sa gloire, enchainant les events titanesques pour le plus grand plaisir du public Japonais. Avec ses nombreux combattants charismatiques sous contrats, il était tentant pour la firme de les utiliser dans le cadre d'un film de cinéma.
Le scénario n'a rien de bien folichon : Deux groupes de Yakusas décident de régler leurs querelles par le biais de combats d'arts martiaux underground. Lors de l'une de ces rencontres, le bras droit du leader d'une des organisations retrouve son amour d'enfance, devenue prostituée pour l'autre camps.
Cette configuration de Roméo et Juliette du pauvre n'est hélas guère convaincante en raison du style ampoulé du réalisateur et des expressions figés des acteurs principaux. La romance semble tout droit sortie d'un vidéo clip et cela n'est jamais la meilleure solution pour faire ressentir les émotions des personnages...
Bon point pour le film, au lieu de se situer dans un univers contemporain, il prend place durant l'ère Meiji. Les costumes, l'ambiance d'époque apporte un peu de classe à l'ensemble. Dommage que la photographie, proche parfois d'un DTV ne leur rendent toutefois pas pleinement justice.
Malgré les efforts (ratés) consentis pour bâtir une véritable histoire, c'est avant tout pour la présence des combattants parmi les plus célèbres du Pride que l'amateur visionnera Nagurimono. Que ce soit Wanderlei Silva ou Quinton Jackson, chacun y va de son petit gimmick et est mis en valeur de manière convaincante quand ils apparaissent à l'écran. Hélas, les chorégraphies et la réalisation des combats sont lentes et bien peu palpitantes. Il suffit de voir l'affrontement Frye/Takayama, recréation de leur titanesque bataille lors de leur rencontre au Pride, qui ici perd toute sa force tellement il apparaît faux.
Un essai peu convaincant donc qui ne connut jamais de suite, DSE tombant 2 ans plus tard sous la pression d'un scandale lié à l'implication des Yakusas au sein de la compagnie. Comme quoi, le scénario du film n'était peut être pas aussi fantaisiste que cela...