Portrait de femme forte dans l'Iran d'aujourhui, Nahid n'est pas sans rappeler certains films d'Asghar Farhadi (Une séparation). En moins brillant, peut-être, mais avec un souci de réalisme et de clarté (alors que la situation est très complexe) qui force l'admiration. La réalisatrice, Ida Pahahandeh, ne place certes pas son film sur le plan du militantisme féministe, elle se contente de montrer, au quotidien, et avec une grande sensibilité, les tourments de son héroïne, divorcée, qui pour contracter un mariage avec celui qu'elle aime devra se battre contre les préjugés et la loi qui accorde la garde de l'enfant à son père. Les figures masculines peuvent sembler parfois outrées mais elles correspondent à une réalité sociale, en Iran, où une femme doit être une véritable combattante pour surmonter tous les obstacles. Porté par une actrice exceptionnelle (l'Iran possède un vivier décidément inépuisable), Nahid, dans une atmosphère désuète de bord de mer, est une preuve de plus de la vitalité du cinéma iranien, malgré la censure et le pouvoir des mollahs.