Sujet à de nombreuses controverses depuis sa sortie en 1915, The Birth Of A Nation est notamment considéré comme le premier film Hollywoodien. Divisé en deux parties par un entracte, la première retrace le destin de deux familles durant la guerre de succession, puis la deuxième la reconstitution des États-Unis, ainsi que la montée du Ku Klux Klan et comment ces derniers ont sauvé la nation.
L'oeuvre est tout de même restée le plus gros succès de l'histoire du cinéma pendant 10 ans et, malheureusement, à l'image de l'affiche où un cavalier du Ku Klux Klan chevauche fièrement, il fait l'apologie du Ku Klux Klan et aurait même contribué à la renaissance du KKK alors disparu lors de la sortie du film.
Ceci étant dit, il y a tout de même beaucoup de bonnes choses, surtout sur la forme d'ailleurs avec laquelle Naissance d'une nation marque le début et la popularité d'un format qui sera la base du cinéma, notamment par sa durée. De plus, techniquement D.W. Griffith se montre novateur, à l'image de sa mise en scène, l'usage de travelling, de filtres, de flash-back ou encore des mouvements de caméra.
La première partie de Naissance d'une nation est la plus intéressante, devenant même passionnante avec l'histoire entre les deux familles, le tout avec une superbe reconstitution de la Guerre puis les terribles répercussions sur la population, ponctuée par une mémorable scène où Lincoln est assassiné. La seconde partie est vraiment celle qui dérange, mettant en avant le fait que le KKK ait sauvé cette nation, avec une intervention du président de l'époque, Woodrow Wilson approuvant ce fait, et les noirs dénigrés et vu comme des barbares.
Sans être totalement préjudiciable, si on parvient à mettre une certaine distance, c'est tout de même dommage, ça alourdit le récit alors que bien des aspects étaient brillants. On notera par exemple des batailles prenantes et épiques à souhait, de parfaits décors pour mieux s'immerger dans l'oeuvre ou encore de convaincantes interprétations qui ne tombent pas dans un excès de sur-jeu et de théâtralité fréquent à l'époque du muet.
Malgré son aspect novateur et quelques points passionnants, difficile de ne pas ressentir la lourdeur d'un propos qui réécrit négativement l'Histoire, et c'est dommage car c'est une belle fresque, bien rythmé et passionnante dans sa première partie.
Une forme aussi novatrice que le fond est nauséabond.