" T'imagine le nombre de gens qui ont des plafonds dans les yeux ?"
Aucun film, jamais, ne me bouleversa autant. Les actrices sont toutes merveilleuses (mention spéciale à Adèle Haenel et Pauline Acquart). L'ambiance qui, apparemment, a déplu à plus d'une personne, m'a, moi, fascinée.
Il n'y a pas de mots pour décrire ce genre de découverte cinématographique. Céline Sciamma a réussi à capter des gestes, un moment, un tournant. Ce qui ressemble à du vide pour beaucoup est pour moi une découverte jouissive. De l'ennui surgit la rencontre. C'est un film sur la fascination pour les autres, ce pouvoir indissoluble d'une seule sur nos cœurs.
C'est un objet cinématographique à part entière, une expérience sensorielle unique. J’encense le film parce qu'il m'a fait quelque chose d'indescriptible. C'est bien plus qu'une éducation sentimentale, c'est un trouble particulier et ça montre une chose que nos choix d'amour ne sont pas définitifs, que nous aimons un être pour ce qu'il est, ce qu'il nous procure et non pour son origine sexuelle.
Les identités se brouillent, les frontières de la fascination sont dépassées. Comme dirait Duras "Le souvenir des hommes ne se produit jamais dans cet éclairement illuminant qui accompagne celui des femmes".
Une rencontre unique entre un cœur malhabile et des personnages singuliers qui en ne faisant rien font surgir un film de leurs sourires, de leurs maladresses et de leur passion froide et brutale, magique quoi !