Enfin cette Director's Cut sort. Je n'y croyais plus surtout que les Apple Studios après l'échec du film au box-office étaient pas très chaud. Nous n'avons hélas pas une version de 4h30 comme initiallement annoncée mais seulement une de 3h24. Que vaut cette version ?
Pour ma part, je trouve que cette version corrige les insuffisances scénaristiques de la version cinéma.
Il y a d'une part l'ajout de quelques scènes pertinentes par rapport à l'intrigue :
- Le séjour de Joséphine à la prison des carmes pendant la Terreur. Cela justifie les cheveux court ou certaines allusions (savoir "où elle a trainé, erré" pendant la Terreur) faite à Napoléon. Moi j'avais compris mais pour un spectateur lambda, c'est peut-être indispensable.
- On comprend que Joséphine est la maitresse de Baras. Ils couchent ensemble après le Bal des victimes (auquel ils étaient assis côte à côte).
- Bonaparte, son frère Joseph, Junot et Baras chantent Le Chant du Départ après l'insurrection royaliste. Ben oui c'est quand même l'hymne impérial. C'est un comble pour un film sur Napoléon que ne pas utiliser cette musique.
- La campagne d'Italie en 1796 (aussi rushée que celle d’Égypte hélas). Parait-il que des scènes de campagnes militaires aurait été tournées en Sicile (en tout cas elles ne sont pas dans ce montage). Cette scène d'entrée de Bonaparte à Milan rappelle que la République a pillé les trésors artistiques d'Italie (certains étant d'ailleurs toujours au Louvre).
- Bonaparte confronte les Directeurs à l'état de la France à son retour d’Égypte. Le dialogue est rallongé et montre l'autre motivation de Napoléon à revenir outre le fait qu'il soit cocu, le pays en crise (assignats, menaces d'invasions, etc).
- La préparation du coup d’État. Elle est ici explicité pour les spectateurs.
- Scènes sur les choix des couleurs d'habits du nouveau régime consulaire pour se distinguer de celles des puissances coalisées.
- L'attentat de la rue Saint-Nicaise suivie de l'exécution du Duc d'Enghien montre un désaccord du couple.
- Napoléon chargeant en cavalier à Marengo coupant au passage une tête.
- Napoléon qui s'ennuie à l'île d'Elbe.
- Plus de séquences sur la campagne de Russie : Les hémorroïdes de l'empereur. Un incendie accidentel spectaculaire. Une réflexion sur le champs de bataille de Borodino recouvert de neige pendant la retraite où l'empereur évoque la méritocratie ("aujourd'hui un jeune fermier sait qu'il peut devenir maréchal de l'empire, ministre, cardinal").
A l'inverses d'autres scènes sont dispensables :
- Napoléon empereur demande à Hippolyte Charles (ancien amant de Joséphine) de conseils pour la reproduction (fréquence de l'acte sexuel, durée de l'acte, si prendre du plaisir avant pénétrat*** ça aide).
- Napoléon qui se gratte le cul et se décrotte le nez dans sa tente juste avant Austerlitz.
- Le gros Louis XVIII quittant précipitamment Paris transporté dans un carrosse. Le mec est coincé et a du mal à passer le porte.
- Napoléon à Saint-Hélène apprenant aux deux gamines à se battre à l'épée.
Heureusement il n'y pas trop de ces scènes gênantes.
Dans l'ensemble je trouve que les scènes ajoutées enrichissent le long-métrage. Elles explicitent et justifient aussi certains comportements de personnage. En cela les transitions entre les scènes ont plus de sens. Ces scènes permettent aussi de caser quelques "masses de granit" de Napoléon absentes de la version cinéma (il manque toujours le Code civil, les lycées impériaux, ...).
Je regretterais toujours que certaines scènes filmées (ex : conquête de la Sicile) ne figure pas dans le montage de version (probablement parties à la poubelle).