Le titre est-il conçu pour suggérer que le film ne connaîtra point de suspension ? Celle de l’incrédulité du spectateur, peut-être, la fameuse. Vu le trio Ardant – Depardieu – Béart, c’est en tout cas un film conçu pour plaire à Paris & que les acteurs s’y plaisent, plongés qu’ils sont dans les éléments les plus panaméens du cinéma surgi du nouveau millénaire.
Le malaise citadin & l’obsession urbaine seront plus que présents ; il sera en tout cas difficile de mettre les compulsions conjugales au plus-que-parfait, comme elles sont si prégnantes. Trop, sans doute. Gérard trompant, Fanny trompée, Emmanuelle prostituée qui s’improvise détective privée d’ordre conjugal, tout est fait pour que le film d’Anne Fontaine devienne un quasi-cours de sexologie, passant de l’obstétrique à l’infidélité avec un manque de transition criant – que la réalisatrice veut propre à la profession de Béart, évoquée le plus souvent dans l’histoire par des euphémismes, mais qui le condamne dans les faits à être insupportable.
C’est bien simple, c’est Closer en français, avec le même couple pas si bien joué où un élément perturbateur (ici Béart) recèle la vraie bonne prestation & l’intérêt persistant du scénario. Au spectateur de prendre sur lui, car s’il est patient ou qu’il a su voir par-delà l’abus de détails anti-cinématographiques, il saura que des circonvolutions l’attendent.
Il lui sera difficile, toutefois, de deviner la double ironie que Fontaine dissimule, précédée par un doute psychologique inattendu qui bien vite se transforme en jeu du ”tel est pris qui croyait prendre” à double fond. Même si l’on soupçonne quelque chose, on sera pris au dépourvu par un secret remettant tout en cause.
Nathalie… Un de ces films à fort investissement spectatorial, & celui-ci se place dans un mouvement dramatique français que je déteste. Cependant, je dois admettre qu’il est particulièrement parlant dans son genre.
→ Quantième Art