Nausicaä de la Vallée du Vent... Rien que le titre nous transporte déjà aux confins d'une contrée onirique lointaine et éthérée.
Alors me serait-il seulement possible d'effleurer par les mots ce qui pour moi représente l'apogée de l'animation, et bien plus encore ?
La production qui permit de lancer les Studios Ghibli s'avère encore à ce jour, et de loin, mon oeuvre cinématographique préférée. C'est le film que je pourrais revoir des milliers de fois que je serais toujours autant impressionné, toujours autant bouleversé. Certaines choses ne peuvent que trop difficilement s'expliquer, mais j'éprouve à chaque fois des sommets d'émotion devant l'au-moins dizaine de scènes d'anthologie tout droit sorties du céleste songe d'Hayao Miyazaki.
Pour mémoire non-exhaustive : le générique mythologique, la morsure du renard-écureuil, la fille derrière le hublot, l'arrivée dans la vallée des Tolmèques et la terrible scène qui s'en suit, les deux interpositions christiques aux balles, le pouce levé démasquée, les deux rêves jaunes sous omus, le lac d'acide, et ce final dantesque à en pleurer toutes les larmes de son corps...
Un magnifique happy-end comme on les aime, ce qui est tellement rare, tant sa portée symbolique emporte tout sur son passage, avec en conclusion ce plan poétique d'une pousse sortant du sable à côté du casque de "l'élue". La perfection.
Cet immense chef-d'oeuvre ne m'avait pourtant pas paru parfait lors de mon premier visionnage, quelques micro-défauts -imperceptibles aujourd'hui- l'ayant légèrement humanisé (dont un ou deux morceaux techno peut-être surprenants - le reste de la bande originale de Joe Hisaichi s'avérant sublimissime, pour ne pas dire transcendental). Et lorsque l'on se dit que ce trésor d'animation remonte à 1984, on a de quoi faire une crise de nostalgie...
Parce que ça se mérite un grand film, il faut de l'ambition, à défaut de moyens, et de l'ambition, Nausicaä de la Vallée du Vent, qui faisait suite à un cultissime manga de 7 tomes que je vous recommande tout autant, en possède plus que de raison, mais moins que de passion.
Jamais je n'avais été à ce point touché que par cette jeune princesse qui comme moi aime autant l'humanité qu'elle en éprouve de la colère. Une princesse virevoltante prête à se sacrifier pour son peuple mais surtout pour la planète d'une guerre des uns contre les autres, et surtout contre la Nature, qui fera tout pour éviter la nucléarisation (métaphorique) du conflit...
De toute manière c'est bien simple, je crois être tombé amoureux de son dess(e)in.
D'ailleurs, un jour -plusieurs en fait-, il me faudra écrire le plus long et le plus beau de mes poèmes afin d'espérer me hisser à la cheville de l'exercice que son chef-d'oeuvre mérite...
Ceci n'est donc qu'une critique éphémère, en attendant d'exprimer enfin, et avec autant de justesse que possible, la puissance et la subtilité de ce monument intemporel engendré par le plus grand d'entre tous à mes yeux.