Dans l'univers du western spaghetti, il y a trois réalisateurs à retenir : Sergio Leone, Sergio Corbucci et Sergio Sollima.
Celui-ci est de Corbucci. Sa vision de l'ouest est très violente, la mort est une chose qui est finalement assez banale dans ses films. Navajo Joe n'y échappe pas, même si il est tout de même moins violent qu'un Django.
Le scénario est assez banal finalement, peu être même un peu trop : c'est l'histoire d'un indien solitaire qui cherche à protéger des villageois innocents des méchants, le tout sur un fond de revenge movie. Bien sûr on y retrouve des bandits, un traître, une banque et une femme mystérieuse. Globalement, l'ensemble se laisse regarder sans trop de mal, c'est même plutôt sympa à certains moments.
Enfin bon, ça pêche quand même pas mal à certains moments. Un peu trop d'ailleurs. Je pense notamment à ces scènes filmées dans la nuit qui sont un peu crades au niveau de la lumière, ça pique un peu les yeux. Mais le plus gros défaut de ce film, c'est Burt Reynolds dans le rôle principal. Désolé Burt, mais t'as été plutôt mauvais sur ce coup là, et ça a un peu fait plonger le film. Surtout quand on s'est habitué à des acteurs comme Lee Van Cleef ou Gian Maria Volontè dans les autres spaghetti. L'ami Burt n'est pas vraiment crédible en Joe, il est même un peu ridicule pour un défenseur de la veuve et l'orphelin. Pourtant j'ai l'habitude de pardonner à certaines mauvaises prestations (La mort était au rendez vous par exemple, avec le mauvais John Phillip Law), mais là ni le scénario ni la réalisation n'ont pu sauver le coup.
Bon, comme je l'ai dit, ça se regarde, et on y prend plaisir par moments. Mais c'est quand même bien en dessous du reste de la filmographie western de Sergio Corbucci ; il n'y à qu'à regarder El Mercenario ou encore Le grand silence pour s'en convaincre. Le point positif, quand même, c'est la musique de Morricone, comme souvent dans les spaghettis d'ailleurs. Tarantino reprendra même certains morceaux sur son diptyque Kill Bill.