Né à Jérusalem (et toujours vivant) a d'abord été un court-métrage avec que son scénariste/réalisateur/acteur Yossi Atia ne l'étire en un long, qui a à peu près la même saveur qu'un café allongé. C'est à dire qu'il possède toujours sa structure originale (visite "touristique" des lieux d'attentats dans la rue Jaffa, à Jérusalem) mais que l'intérêt peine à être constant et son goût consistant, faute d'un scénario qui dépasse son idée initiale. Le film a toutefois pas mal de charme, grâce notamment à la qualité de jeu d'Atia; et comporte une grand part d'intime de manière post-traumatique, qui ne manque pas de toucher. Les visites sur les lieux tragiques se succèdent mais Né à Jérusalem peine à nous connecter aux deux autres sous-intrigues, filiale et sentimentale, qui ont pourtant leur importance pour comprendre la psychologie de cet habitant de Jérusalem, qui vit encore peu ou prou dans ses souvenirs, aux côtés des fantômes de la rue Jaffa. Gêné aux entournures par un scénario répétitif, le film souffre aussi d'une mise en scène (co-assurée par Yosif Atia et le documentariste expérimenté David Ofek) qui manque singulièrement de caractère. Ceci posé, Né à Jérusalem complète assez bien la vision de la société israélienne que nous donnent, film après film et souvent avec davantage d'ambition et d'éclat, les cinéastes du pays.

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le 23 juil. 2020

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