Trop fauché pour dépasser sa condition de téléfilm, Ne m'abandonne pas s'en sort pourtant pas mal, voire très bien quand on considère la qualité généralement passable des fictions produites par le service public. Durringer joue à fond la carte de l'émotion, une carte qui fonctionne à merveille, et c'est tant mieux car il faut bien ça pour pousser au questionnement le public cible, les ados et jeunes adultes. C'est la force de l'amour maternel et de l'amour filial qui est en jeu ici, bien plus qu'un démantèlement de l'idéologie islamiste. Voilà pourquoi malgré tous ces défauts, Ne m'abandonne pas s'impose comme un outil pédagogique de premier ordre à montrer dans toutes les écoles.
Pour le reste c'est de la télé donc ne vous attendez pas à une quelconque ambition artistique. Ici il n'y a que l'histoire et le drame qui importent, et les acteurs s'en font les brillants passeurs (sauf Marc Lavoine, à côté de la plaque). Samia Sassi campe une formidable mère déterminée jusqu'à l'extrême, tandis que Lina Elarabi est une véritable révélation qui va sans nul doute faire beaucoup parler d'elle dans les années à suivre.