Ce film de 1966 par bien des aspects est dans la droite ligne des « Tontons Flingueurs » et des « Barbouzes » : même réalisateur (Lautner), même dialoguiste (Audiard) et une bonne partie de l’équipe avec Ventura, Lefebvre, Mireille Darc et l’apparition classique d’habitués comme Robert Dalban. Et puis, on est bien dans une veine parodique de film de truands, totalement assumée. Pourtant, même si je le trouve franchement drôle, je l’ai toujours placé un petit cran en-dessous les Tontons et les Barbouzes. Pour quelle raison ? Peut-être ce côté pop psychédélique avec parodie des groupes british de l’époque dont les Beatles, qui n’a pas forcément bien vieilli. Pour le reste, c’est une vraie farce, les cadavres s’accumulent « pour de rire » avec cascades à la clé. Quant aux acteurs, ils s’amusent comme des fous et ça se voit. Marcel Jullian, co-scénariste du film, a parlé d’une « confrérie de gens qui s’aimaient bien » pour décrire les liens étroits et amicaux qui existaient entre le réalisateur, les scénaristes, le dialoguiste et les acteurs. Quant à Jean Lefebvre, inénarrable Léonard Michalon (magnifique), geignard et plaintif en continu, il passe son temps à se recevoir de magnifiques torgnoles de la part de Ventura ou Michel Constantin, une sorte de blague qui revient durant tout le long du film et il faut avouer qu’il le cherche bien le Michalon !!! Il inaugure en quelque sorte le personnage de François Pignon que Francis Veber mettra en scène quelques années plus tard dans « L’emmerdeur » en 1973 (avec le même Ventura dans le rôle du tueur en gage !). Pas de raison de bouder son plaisir, on passe un bon moment en compagnie de cette bande de pieds nickelés qui défouraillent plus vite que leur ombre mais pour notre plus grand plaisir ! Comme le dit Lino au Colonel anglais : « N'empêche, de là à le flinguer de sang-froid, sans parler d'assassinat, y aurait quand même comme un cousinage ! » 🤣