Petite surprise venue de la plateforme Netflix, "Ne t'endors pas" aurait eu largement sa place au cinéma, si on le compare aux excroissances cinématographiques auxquelles j'ai pu assisté dans les salles ces dernières années.
Attention toutefois, le film ne révolutionne rien, a son lot de défauts et d'incohérences très gênants au visionnage, et un dénouement qui laisse à désirer. Mais la proposition est plus que correcte et on prend finalement un réel plaisir à suivre l'histoire.
Avec très peu de jumpscares et un classicisme narratif et visuelle qui aurait sa place sur un brouillon de Del Toro, Mike Flanagan arrive ici à nous plonger dans l'histoire d'un jeune couple adoptant un jeune garçon, suite à la mort de leur enfant. Le couple va découvrir que le jeune Cody a le don de matérialiser ces rêves dans le monde réel, pour le meilleur et pour le pire.
Cela sert ainsi de prétexte à un éventail d'effets visuels, allant de moments poétiques parsemées de papillons édulcorés à des scènes angoissantes illustrant l'esprit torturé du jeune garçon.
Très vite, le couple dévoile leurs vices et leurs traumatismes, la femme en particulier, détournant le don de Cody à des fins douteuses.
C'est malheureusement à partir de cette partie que le film s'accélère et laisse place à des incohérences dans les réactions des protagonistes, jusqu'au final, qui est certes bien ficelé par son propos et son explication, mais très maladroit vis à vis de l'écriture et de la crédibilité de l'histoire quant aux personnages.
Assez dommage donc, car le film est bourré de bons sentiments, et d'un message assez puissant sur la façon dont l'esprit accentue certaines peurs et certains souvenirs au fil du temps.