Sans se retourner donc, effectivement on ne peut pas regarder ce film sans décrocher ne serait-ce que pour boire un coup. Ensuite c'est le film qui vous retourne et bien comme il faut, histoire terriblement tordu et d'une audace bien agencer. Au début l'intrigue s'installe assez faiblement, parfois même trop étiré comme une élastique, mais une fois qu'une partie du visage de Soso prend du Bellucci alors là c'est tout simplement le pied et je pèse pas mes mots. Car c'est que le début d'une excellence visuelle et qui captive jusqu'au bout. Des passages comme quand Soso va aux urgences, ou encore dans la salle de jeux purement hypnotique et douloureux. Ce film est une prouesse et se joue de son environnement et aussi de son personnage à coup de morphing stupéfiant et saisissant sur les décors et jouissif sur les visages, encore encore j'en redemande. Que dire de la très jeune actrice Vittoria Meneganti qui est aussi magnifique que Ivana Baquero ( Le Labyrinthe de Pan ) et je l'aurais bien vu jouer dedans. Alors bizarrement Soso est une actrice douce, et Bellucci est une beauté froide, cependant après le retour de Soso dans le film, je redemandais à revoir Bellucci qui prend carrément haut la main le tout du film et aussi sur le plan physique, c'est l'ordre des choses surtout que c'est le but. En tout cas le duo Soso/Monica est d'une symbiose quasi totale, et de quoi torturer deux sublimes femmes comme un savant fou fou qui souhaite rendre vie à sa création pour atteindre la perfection. Ne te retourne pas fait mal, mais pour être au final un mal pour un bien, un mystère qui prend forme comme un créateur qui modèle sa pâte à modeler. Remarquable comme la réalisatrice se joue des deux actrices et sur le plan du subconscient. Film qui retourne l'esprit selon comment est ta sensibilité, ton vécu et tout. Une vraie thérapie. Eprouvant et fantasmagorique.