Oliver Stone continue sa croisade contre ce qu’il trouve être l’hypocrisie américaine avec ce Né un 4 Juillet, digne successeur de son Platoon qui lui avait valu une multitude de prix.
Avec un Tom Cruise prodigieux dans le rôle principal, Oliver Stone réalise une œuvre étonnante, très forte (pas autant que Platoon) et surtout criante de vérité et de dénonciation. Dénonciation de la guerre, comme toute son œuvre, de la violence, du regard des gens sur les vétérans, de l’impérialisme américain qu’il combat sous toutes ses formes et surtout de l’idéalisme des jeunes américains, mal informés. Pour ce faire, il est étonnamment sobre, avec juste quelques filtres de couleurs bienvenus pour renforcer son histoire. Il se permet même une parenthèse très bienvenue au Mexique avec l’immense Willem Dafoe et une des premières apparitions à l’écran de Tom Sizemore en vétérans amers venu s’enivrer dans une villa qui leur est réservée. Le film n’est pourtant jamais aussi fort qu’après une heure, lors du retour de Tom Cruise chez lui, tout en retenue, avec deux fantastiques acteurs qui lui servent de parents, Caroline Kava et Raymond J. Barry. On retiendra la scène époustouflante où Tom Cruise craque chez lui, en sortant la sonde qui lui sert d’appareil génital, où il avoue qu’il l’a perdu avant même d’avoir pu s’en servir. Cette scène d’apparence grivoise est pourtant désespérante à en pleurer et atteint totalement son but. L’heure qui suit est beaucoup moins forte mais loin d’être mauvaise.
Né un 4 Juillet est une expérience forte, émouvante, impressionnante de sobriété et d’émotion retenue, mais aussi un très bon film de guerre avec l’envers du décor. Un grand film un peu trop long.