Corps à Venise
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Je me trouve assez embêté pour parler de « ne vous retournez pas »; loin de l’avoir trouvé mauvais, bien au contraire, je n’ai pas grand chose à dire dessus.
Je reconnais les qualités évidentes de ce film de genre, bien qu’il soit loin du chef-d’œuvre dont on parle souvent.
Le film est singulier, car il joue sur plusieurs genres : le drame intimiste romantique, le thriller, puis le fantastique. Il en tire là une qualité, mai également son plus gros défaut; là où « ne vous retournez pas » a une identité propre, et une richesse thématique, en faisant rimer le deuil d’une fille défunte et celui d’un amour se fanant, l’angoisse du surnaturel à celui d’une ville hostile, le film fonctionne en rimes cinématographiques, autant dans l’écriture que dans la réalisation. Le montage symbolise bien cette cohabitation des registres, avec de nombreuses scènes les juxtaposant, qui les unissent donc.
Or, en 1h40 de film, ces genres n’ont pas le temps d’être assez approfondis, on a donc une vision d’ensemble assez superficielle, et au final on s’emmerde souvent.
Heureusement le film est sauvé par cette ambiance, non seulement morbide, mais également mystique, due à ce côté fantastique planant sur le récit. Le décor s’y prête; Venise, souvent montrée comme une ville romanesque, est ici glauque, et là où une perte dans ses ruelles est habituellement romantique, elle est ici anxiogène. L’omniprésence de l’eau, et de la couleur rouge rappelant sans cesse la tragédie ouvrant le film, fonctionne également dans cette optique de rime cinématographique dont je parlais plus tôt , bénéficiant à cette atmosphère angoissante, mystérieuse et intriguante dont est empreinte le film. Du reste, le réalisateur s’en donne à cœur joie d’insuffler à son film une imagerie purement bizarre, et gothique, qui fait souvent mouche, hormis quelques effets de real ayant vachement vieilli (ces zooms quasi risibles)
De nombreuses scènes inquiétantes sont savamment disséminées dans le film, mettant en place le final, terrifiant, donnant tout son sens à la construction quelque peu chaotique du récit.
Cette ambiance est quasi-irréprochable, mais de temps en temps plombée par ces longueurs.
Une critique quelque peu fouillie, revenant sur les points principaux que j’ai réussi dégager de ce film, que j’ai beaucoup apprécié mais qui ne m’a pas marqué.
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Créée
le 14 août 2018
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