Quand le duo grolandais sort un nouveau film, c'est toujours pour moi un événement aussi important les soldes d'hiver pour une pétasse en mini-cooper. J'ai toujours apprécié leur cinéma, à la fois social, exigent, drôle et mélancolique.
J'ai également apprécié Near Death Experience. Ce qui ne sera sans doute pas le cas de tout le monde, j'en conviens. NDE s'inscrit dans la même veine que le très étrange Aaltra. Le film tient plus de l'essai expérimental que de la comédie populaire.
Il faut reconnaître que les deux compères ne font rien pour rendre leur film populaire. Les plans, souvent cadré de manière inhabituel, anti-académique, s'étirent en longueur. L'image est granuleuse et les lumières sont naturelles, pour le meilleur et pour le pire. Pratiquement un seul acteur, l'écrivain Michel houellebecq, qui trimbale sa tronche de droopy dégoulinante de sueur dans la cambrousse du sud de la France. Pour terminer le tableau, ajoutons que la trame scénaristique est réduite au minimum et pourrait être grossièrement résumé par "Michel houellebecq se ballade dans la montagne."
Dis comme ça, je dois avouer que NDE ne fait pas très envie. Pourtant, le visionnage de ce film constitue une véritable expérience cinématographie que je conseille à tout le monde d'expérimenter. Il y a comme quelques chose d'hypnotisant dans ce film. Sans doute en grande partie grâce à Houellebecq et à la fascination de sa gueule détruite par la vie et la tristesse. Même constat avec la voix off, qui nous déclame d'une voix grave et désabusé toute l'absurdité de la vie que peut mener l'homme type de la classe moyenne d'un pays occidental. C'en est même assez déprimant de voir à quel point l'écriture de ses monologue vise juste quant à la description de la société moderne. Chose commune à la filmographie de Delepine et Kervern. C'est sans doute pour cela que j'aime à ce point ce duo. Cette capacité à avoir un regard absurde et juste sur le monde qui nous entoure.
J'ai désormais un but dans ma vie. Tout faire pour ne pas ressembler au personnage de Michel Houellebecq