Une vertigineuse plongée dans l'immensité américaine. Ses paysages à couper le souffle. Ses longs rubans d'asphalte à perte de vue. Ses sites historiques. Son folklore.

Remarquable aventure routière en perspective.

Il y a un hic bien sûr. Une arnaque.
La compagnie est douteuse.
Un vieil ivrogne gâteux, avare de parole, au passé trouble et peu reluisant. Il traîne un mal être contagieux agrémenté d'une déprimante naïveté.

S'en accommoder ou capituler.

Le bonhomme mérite, comme tout un chacun, respect et considération. Même si la tâche est ardue, s'il dégoûte et effraie.
Il faudra prendre son mal en patience. Quémander en vain ses trop rares interventions. Disséquer celles-ci le moment venu, en extraire la substance. Comprendre enfin qu'un regard dit plus que mille mots.
Apprendre à aimer cet être différent. S'incliner devant le magnétisme qu'il dégage inconsciemment.

A ce prix, le voyage sera unique, inoubliable.
La voiture filera, véritable fusée à la vitesse démesurée, à travers ce pays qui semble figé, cryogénisé, étonnamment immobile.
Paralysé par la peur.
Peur de la mort dont on préfère rire.
Peur de la ruine, de la faillite.
Peur de l'amour que l'on déguise en haine cordiale.
Peur d'autrui.
Peur d'exister.
Peur de ses rêves.

Il les saluera, le vieil homme, tous ces trouillards.
Il les fera bouger, chamboulera leurs certitudes.
Ils existeront un peu. Par procuration. Puis de leurs propres ailes s'envoleront.
-IgoR-
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le 11 avr. 2014

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-IgoR-

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