Sans maladresses aucune, le cinéaste se place en retrait et, de sa caméra simple, dresse avec brio le portrait touchant et subtil d'une Amérique banale et profonde par le biais de ses personnages.
Que ce soit celui de ce génialissime Bruce Dern qui mérite ici son prix d'interprétation où bien du moindre personnage de second plan, tout est d'une justesse infinie et d'une légèreté inespérée.
De ce monde mélancolique et grisâtre, Alexander Payne ne tire que le beau, le vrai.
Riche en humanité son film est une splendeur à tous les niveaux.
Jamais larmoyant, toujours sensible, le film se prête même à un humour décalé, souvent absurde, qui en quelques phrases tout sauf anodines, donnent à voir des êtres tout aussi simples que profonds.
Mais ce road trip familial est bien plus que cela.
Jamais surprenant, il berce son spectateur dans cette ambiance crépusculaire, et traite délicatement de sujets sensibles.
La vieillesse comme un retour à l'enfance.
Une quête désespérée, une recherche de sens, un attachement à des détails. Juste un espoir ; s'accrocher à quelque chose, même si ce quelque chose coule avec vous.
Les vieux à l'arrière, les enfants au volant.
Le père échange sa place avec le fils.
L'héritage est donné.
La suite peut commencer.
Tout est dit.