Un film qui marque par une certaine légèreté, qui tombe sous une certaine fatalité. On y découvre Leine (qui signifie "petite vague"), qui commencera à se faire quelques soirées et rave party. Elle y découvrira Gunda, avec qui elle commencera à flirter naturellement.
Mais plus le film avance, plus on s'enfonce dans l'enfer insidieux de cette chère Leine, une mère qui part travailler dans un autre pays, un père rigolo mais irresponsable, qui ne s'occupe pas de son fils. Mais surtout, elle tombera sur un violeur qui la droguera, en compagnie notamment de Gunda, dont elle assistera au viol impuissamment. Leine se vengera par la suite avec une amie et lui cassera la gueule. Mais la situation restera toujours la même pour Gunda, qui restera dans le silence, et ne semble plus vouloir (ou pouvoir) parler à son crush. Leine parait d'autant plus perdue, que ce soit sentimentalement ou sexuellement. Il y a pas mal de non-dits dans ce film, d'ailleurs, il se terminera sans aucune résolution, juste avec un dialogue entre Leine et son petit-frère sur la solitude et la difficulté de se faire des amis.
Le film montrera la dépravation, avec sa beauté, mais aussi sa laideur et ses effets délétères. Il est plutôt bien réalisé, avec de beaux plans séquences, notamment dans quelques raves party, mais aussi la scène de viol elle-même. Le cinéma de Gaspar Noé parait parfois transpirer dans ce film, en un peu plus léger tout de même, avec moins de voyeurisme.
Bref, un film plutôt sympa, composé de petites scénettes ici et là, entrecoupés sans transition, il y a quelque chose de fascinant dans ce personnage, qui semblait avoir une vie tranquille, une relation amoureuse saine, mais tout ce bel univers se disloquant petit à petit, dans une légèreté déconcertante. Il se finit de manière assez fataliste, sans lumière au bout du tunnel, même si le dernier dialogue parait apaisé et essaie de relativiser l'horreur diffuse.
(Vu le 18 novembre 2023 en VOSTFR au cinéma, pendant le Festival Chéries-Chéris)
On en parle dans le Ciné-florg #63