Néron est sur son trône avec à ses côtés des conseillers. Il fait amener un esclave et lui faire boire du poison. L'esclave s'effondre et meurt. Néron est trop content. Il fait amener un second esclave et lui fait boire du poison. L'esclave s'effondre et meurt. Néron est trop content.
Voici le résumé de ce qui serait le tout premier péplum de l'histoire du cinéma, Néron essayant des poisons sur des esclaves, produit par les frères Lumière. Le film est composé, comme tous les films de l'époque, d'une seule bobine, en plan fixe, sans le moindre montage. Par contre, ce qui le distingue des productions Lumière antérieures est le fait que l'ensemble n'a pas été tourné dans des décors naturels mais dans des décors peints. Le plan dans sa composition s'inspire d'un tableau d'un certain Joseph-Noël Sylvestre nommé Locuste essaye, en présence de Néron, le poison préparé pour Britannicus (la nudité de l'esclave en moins !).
Durée d'une bobine, cinquante secondes environ, très très très très très loin des futurs mastodontes de 3h30-4h00 de longueur, il y a un début à tout. Et comme il faut utiliser la bobine entière on fait mourir deux malheureux esclaves au lieu d'un ; et on demande au second de bien cabrioler pour bien faire durer son agonie dans ce but.
Donc si vous voulez voir le premier péplum de l'histoire du cinéma, ça vous prendra en tout et pour tout cinquante petites secondes de votre vie. Ça vaut tout de même, d'un point de vue historique et aussi parce que ça n'est pas chronophage, le coup d’œil.