Nessun Dorma
Nessun Dorma

Film de Herman Yau (2016)

Le duo Herman Yau/Erica Li propose un thriller qui ne satisfera ni les amateurs de sensations fortes, ni les fans d’histoire à rebondissements bien ficelés.


Depuis quelques années, la collaboration entre Herman Yau (à la réalisation) et Erica Li (au scénario) s’est imposé comme un gage de qualité. On doit ainsi au dynamique duo deux des meilleurs films consacrés à la vie du maitre de Wing Chun Yip Man (Ip Man : la légende est née et Ip Man : le combat final), un drame romantique sur l’exploitation sexuelle des mineurs dans le sud-est asiatique (Sara) et un vrai faux film de triades illustrant les remous politiques qui agitent la ville (The Mobfathers). Nessun Dorma, leur cinquième collaboration, partait donc sur de solides bases. Las, ce thriller à tiroir manque complétement sa cible.


Jasmine (Janice Man) a tout pour elle : belle, à la tête d’une petite entreprise qui tourne (un abri pour chiens abandonnés) et sur le point d’épouser le riche businessman Vincent Lee (Gordon Lam). Mais son cœur balance entre ce dernier et le moins fortuné Mo Chit (Andy Hui). Après avoir confronté son amant de cœur sur les sentiments qui les unissent, Jasmine se voit kidnappé. Elle se réveille, nue, attachée sur un lit dans un container vide…


Misery version naturiste


Avant de montrer sa versatilité, Herman Yau s’était fait connaitre pour ses « catégories III » (du nom de l’interdiction aux moins de 18 ans à HK), des films violent, érotique et vulgaire. Et Nessun Dorma semble initialement partir dans cette direction. Sauf que la manière dont il met en scène les sévices auxquels est soumis Janice Man désamorce complètement le caractère potentiellement choquant de ces séquences. Ainsi, l’utilisation d’objets du décor pour camoufler les parties intimes de l’actrice tient plus lieu de la comédie à la Austin Powers que de l’horreur à la Saw.


Hitchcock du pauvre


Le manque d’émotions fortes durant les séquences censées être les plus traumatisantes n’est hélas pas compensé par le déroulement du scénario. Certes, Erica Li essaye de capter l’attention des spectateurs et, pour se faire, ménage bon nombre de surprises et retournements de situations au cours de son intrigue. Mais les ficelles qu’elle utilise sont souvent bien grosses et il est difficile d’être passionné par les improbables événements qui secouent la vie des protagonistes. Les performances plates de Janice Man et Andy Hui n’arrangent rien à l’affaire… Notons également que les références à l’opéra de Puccini, qui donne son nom au film et devraient servir de fil conducteur au scénario, demeurent artificielles, tenant lieu du simple gimmick. C’est peu dire qu’on attendait bien mieux de la part de cette dernière collaboration entre Herman Yau et d’Erica Li.

Créée

le 19 juin 2019

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Palplathune

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