Je garde un souvenir pour le moins vague de « Neuilly sa mère », que je n'ai d'ailleurs pas revu depuis sa sortie au cinéma, cela aurait pu être l'occasion mais je ne l'ai pas fait. Bref, si dans le premier c'était le banlieusard qui se retrouvait à Neuilly, ici on inverse les rôles en transférant toute la famille droitiste à Nanterre, que l'on a d'ailleurs quelque peu « ghettoïsé » pour l'occasion, j'ai quelques autres noms de villes qui auraient été plus vraies que nature !! C'est assez dynamique, voire assez rigolo par moments, l'énergie d'acteurs plutôt en forme permettant de suivre cela avec un minimum de plaisir, à l'image de ce très bon personnage de comédie qu'est Charles de Chazelle, montant encore d'un cran par rapport au premier volet.
Après, on est dans une production Djamel Bensalah, et si celui-ci avait un regard subtil et complexe sur la « banlieue », ça se saurait. Certains passages ne sont absolument pas crédibles (comment un mec aussi lamentable peut arriver en finale d'un concours de rhétorique ? Mystère), l'équipe préférant toujours la blagounette et la décontraction à un minimum d'analyse quant aux différentes communautés. Alors nous sommes dans une comédie ayant pour objectif principal de divertir : d'accord. Mais là, c'est quand même très pauvre, ne posant jamais vraiment de regard sur Nanterre, ses habitants, leurs aspirations : non, juste de la rigolade.
D'autant que ce n'est pas franchement compensé par un scénario quasi-inexistant, plus un vague fil narratif composé de scènes plus ou moins amusantes selon les situations. Au moins Gabriel Julien-Laferrière aime ses personnages, sachant les rendre plutôt attachants, Samy Seghir et le réjouissant Booder dans un savoureux second rôle en tête. De plus, si certaines sous-intrigues sont médiocres (les histoires sentimentales de Sami), tout ce qui tourne autour de la politique a un réel potentiel comique. Cela a beau toujours être aussi caricatural et simpliste, le réalisateur renvoie joliment dos à dos les différents partis politiques (le regard sur « En Marche » est, pour le coup, assez réjouissant et pas très loin de la vérité!!), tout en dressant un portrait à gros traits mais plutôt savoureux d'un opportuniste prêt à tout pour arriver à ses fins (ça vous rappelle quelqu'un??), de loin l'aspect le plus intéressant.
Enfin, comme toujours dans ce genre de productions, multitude de caméos, d'un intérêt très inégal : si ceux
d’Élie Semoun, Chloé Coulloud et surtout Josiane Balasko sont nazes, ceux d'Arnaud Montebourg, Julien Dray, Eric Dupond-Moretti ou Charline Vanhoenacker
sont assez sympas. Bref, « Neuilly sa mère, sa mère ! », ce n'est pas de la dentelle, passant totalement à côté d'un joli potentiel sociologique, sans être déplaisant, notamment quant à sa capacité à avoir su saisir l'évolution et le changement d'environnement politique pour s'en moquer tout autant qu'il y a dix ans : honnête pour une soirée télé durant le quinquennat Macron.