Premier film d'Ivan Kavanagh ayant les honneurs d'une sortie en salles, « Never Grow Old » laisse un sentiment mitigé. D'un côté, les westerns sont devenus tellement rares que chaque nouveau titre suscite un minimum de curiosité, le choix d'en faire quelque chose de très réaliste, presque une chronique de l'Ouest au XVIIIème siècle, où l'on travaille à longueur de journée la terre pour tenter de vaguement s'en sortir pouvant égayer l'intérêt. La description est plutôt convaincante, que ce soit dans le rendu visuel ou certains détails (la boue rendue omniprésente par la pluie), comme cette volonté du scénario de renvoyer (plus ou moins) dos à dos fanatisme religieux et violence des hors-la-loi. De l'autre, écrire que nous sommes passionnés par ce que nous voyons serait mentir.
Si certaines scènes retiennent l'attention, comme quelques bouffées de fureur, on reste dans une logique assez lente, manquant régulièrement ses scènes nocturnes (hélas nombreuses) tant la photo est alors sombre et quasi-illisible. Côté interprétation, si Emile Hirsch manque un peu de prestance, Déborah François s'en tire avec les honneurs, John Cusack restant toutefois le plus marquant dans un rôle de méchant légèrement ambigu, dont l'étonnant visage scarifié n'est étrangement quasiment jamais exploité par le réalisateur... Bref, une expérience pas inintéressante, pouvant compter sur son registre devenu rare au XXIème siècle pour mériter un semblant d'attention, à défaut d'être réellement convaincant.