Au fur et à mesure que j'avance dans sa filmographie, le cinéma d'Abel Ferrara me parait de plus en plus inégal. Certes, le bonhomme affiche des idées et des propositions parfois audacieuses, mais qui peuvent être handicapées par ce que j'appellerai presque un non-film.
"New Rose Hotel" fait pour moi partie de cette catégorie. Il y a la bonne idée de se centrer sur deux espions industriels, dont la spécialité est d'assurer le transfuge de cerveaux, d'une entreprise à une autre. Et puis l'on retrouve deux comédiens de grand talents (Willem Dafoe et Christopher Walken), sans qui tout le film s'effondrerait sur place.
Déjà, le manque de moyens est criant. Les costumes sont très souvent les mêmes. Les décors se limitent à quelques bars et chambre d'hôtel, le reste étant des inserts de caméra DV immonde, façon vidéo surveillance. La photographie est au mieux quelconque, au pire assez moche.
Tandis que l'intrigue d'espionnage n'est même pas au second plan. Les événements sont reléguées en arrière-plan par quelques dialogues expédiés. "New Rose Hotel" évoquant simplement la romance entre l'un des deux espions et une prostituée mystérieuse.
Et j'ai eu du mal à gober ça. Entre le fait que Willem Dafoe a 20 ans de plus qu'Asia Argento. Et que celle-ci, si elle a le physique de l'emploi, ne pas particulièrement bien la comédie.
Il faut quand même dire un mot sur le final assez lourd, qui se contente pendant près de 15 minutes de nous rebalancer des images du premier acte du film (qui dure à peine 1h30). On passe pas loin du footage de gueule...