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7.4
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Film de Park Hoon-Jung (2013)

Règlements de comptes à O.K. Corée

Main Theme New World- Pour lire en musique. La b-o de ce film tue tout, niveau film mafieux on se pose là.


Scène d'ouverture, un homme attaché sur une chaise, la gueule déformée par les coups de marteaux. Il pleure, il gémit et entre deux crachats ensanglantés et sanglots pathétiques, il implore l'homme assit en pleine lumière, Ja-Sung, de lui laisser la vie sauve. Aucun doute permis, c'est bien une chasse à la balance façon mafieuse, et lorsque la malheureuse victime se prend un bon coup sur les pieds, moi je sers les fesses. Ça commence bien...


Scénariste de talent, ayant notamment travaillé sur le troublant J'ai Rencontré le diable, Park Hoon-Jung signe ici son second long métrage après s'être fait les dents sur The Showdown. Pari réussi, Park Hoon-Jung nous plonge dans un thriller noir, oppressant et violent, un mind-game sur fond de règlements de comptes mafieux haletant, une véritable partie de go dans laquelle chacun joue avec la vie de l'autre.


A la mort de Seok, patron de l'entreprise Gold Moon qui est en réalité le plus grand conglomérat criminel de Corée du Sud, une guerre de succession s'engage entre l'excentrique Jung Chung, le second du syndicat criminel et Lee Joong-gu, brute aussi impitoyable qu'implacable, quelque peu pince sans rire tandis que le second officiel, Jang, est mit sur la touche en raison de son manque de charisme. La police Coréenne voit alors dans cette instabilité l'opportunité de contrôler le syndicat du crime le plus puissant de Séoul et mobilise un de ses hommes infiltré, Lee Ja-sung, second et meilleur ami de Jung Chung. Commence alors un terrible dilemme pour l'officier infiltré depuis huit ans et dont la conscience est déchirée entre sa loyauté pour son patron et celle qu'il doit à la police.


La première réflexion que je me suis faites est : Choi Min-Sik doit être content. Pour une fois qu'il joue pas les tueurs dérangés et les violeurs psychopathes.


Sinon, le film est un sacré tour de force qui part d'une idée simple-souvent l'impression de dire ça quand je parle de films coréens- mais qui parvient à un résultat épatant de maîtrise. Maîtrise du rythme qui prend et enlève son spectateur, ne faisant jamais redescendre la pression en imprimant une cadence folle. A ce propos, les scènes de combats sont toutes magnifiques, non par la maîtrise des arts martiaux mais par la brutalité qui s'en dégage. On s'affronte à coups de poings, de pieds, de couteaux, de barre à mine. La scène de l’ascenseur, à ce titre, m'a fait particulièrement plaisir tant la maîtrise de la caméra transparaît, la boucherie filmée dans une pièce exigüe étant particulièrement intense et belle.
La photographie est propre, nette, sans que ce soit ce qui te marque après le film. L'esthétique, j'entends. On est tout de même immergé dans un monde crédible, tantôt froid et abandonné, tantôt pluvieux et moite, tantôt écrasé par le soleil.


A ce titre je me suis dit que les pauvres Coréens devait avoir beaucoup de mal à s'habiller pour la journée tant le temps semble être instable là bas.


On repère quelques éléments qui nous sont familiers, cette intrusion du burlesque dans la violence qui ne brise en rien l'ambiance suffocante de l’œuvre tant elle semble naturelle. Ceux qui ont vu le film voit de quoi je parle - l'arrivée des quatre brigands Yanbians.


Ambiance oppressante, disais-je, malgré l'histoire classique. Parce que dans cette terrible partie d'échecs (ou de Go, comme tu veux), tout peut basculer d'un moment à l'autre. Parce que les gangsters sont aussi terribles les uns que les autres, que ce soit le terrible Lee Joong-gu et son air de prédateur, Chung et son excentricité qui cache un personnage non moins terrible ou bien le Chef de section, policier grande gueule, aussi rusé que fourbe et manipulateur. Belle ordure dont les buts comme les méthodes ne diffèrent pas des malfrats qui se situent de "l'autre côté de la loi".
Rien ne serait possible sans ce casting quatre étoiles, avec un Choi Min-Sik impressionnant mais qui m'a semblé un petit peu en retrait par rapport aux antagonistes incarnés par Hwang Jeong-Min aussi déluré que redoutable et Park Sung-Woong qui incarne avec brio l'homme violent, prédateur, pété de classe. Au milieu de tout ça, Lee Jung-jae ne démérite pas et porte le rôle d'un Ja-Sung torturé, hésitant puis s'affirmant avec talent.


Encore un must-see venu de Corée, à la violence exacerbée. Un film de mafia comme on les aime, violent, cru, généreux, dont les protagonistes sont pétés de classe. Un mind-game furieux et implacable, contenant son lot de twist et rebondissement aussi palpitants que bien amenés.


Ps : Finalement, Choi Min-Sik ne s'écarte pas beaucoup de ses rôles de manipulateur borderline, mais il le fait avec un tel brio.

Créée

le 24 mai 2015

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Petitbarbu

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