New-York 1997 est un véritable gâchis. Pourtant ce n’est pas tant la réalisation ni la mise en scène qui pêchent, mais plutôt l’écriture. La patte du réalisateur est omniprésente, surtout à la photographie ; les clairs-obscurs sont maîtrisés à la perfection. L’interprétation de RUSSEL est convaincante mais les autres personnages sont particulièrement creux, notamment « le duc », totalement dépourvu de personnalité et de charisme. Les motivations du « cerveau » sont obscures, et son interprétation médiocre. Que dire aussi de ce taxi jaune, si ce n’est qu’il révèle les graves lacunes scénaristiques de New-York 1997.
CARPENTER signe ici un film trop facile, mais indéniablement racé. Aussi la musique est-elle très réussie tant elle embrasse et participe activement à l’atmosphère inquiétante du film. Et pourtant, il est fort probable qu’en prenant le temps de faire bien les choses, CARPENTER serait parvenu à réaliser un véritable chef-d’œuvre, puisque tout le potentiel du film reste largement inexploité. C’est bien le New-York sauvage et ses habitants qui intéressent, bien plus que l’exfiltration du président, qui n’est autre qu’un prétexte pour filmer la ville déchue. Et si cela est pourtant bien compris au début, il est trop vite oublié !
En vérité CARPENTER pêche à la fois par avarice et précipitation, mais aussi par ingratitude tant il semble mépriser les personnages qu’il dirige, à l’exception de RUSSEL bien sûr, et de « Maggie ».
Le réalisateur américain passe donc à côté de son film, qui, fait rare au cinéma, aurait mérité une heure supplémentaire.