Pour John Carpenter, son cinéma représente d'abord des émotions, l'idée de créer des atmosphères et de faire ressentir les sensations de ses personnages et enjeux, faire croître la peur et la tension, plutôt que de véhiculer des idées politiques, et c'est ça New York 1997.
C'est d'ailleurs là que se trouve la principale force du cinéma de Carpenter, dans les atmosphères qu'il met en place et les sensations qui en ressortent. Ici, il propose une idée de base assez simple, avec Manhattan qui est devenu une prison, le président à l'intérieur et un mystérieux criminel chargé de le retrouver, et en tire un scénario habile, efficace et inventif. Tout cela est propice à une ambiance sombre et angoissante, des décors imprégnés par la folie urbaine ou encore des personnages atypiques dans lesquels on retrouve une certaine idée du mal et de la bestialité de la nature humaine, et le réalisateur américain sublime tous ces aspects.
New York 1997 met effectivement en scène une foule de personnages tous plus cinglés ou mauvais les uns que les autres, on s'attache d'abord à Snake, anti-héros avec qui on va visiter cette version dystopique de Manhattan, puis on va découvrir la graine de la criminalité américaine. Sans fioriture ou lourdeur, ils apportent tous leur importance au film et se fondent avec brio dans le décor terrifiant mis en place, qui laisse entrevoir une évolution bien négative de la criminalité aux Etats-Unis !
Ecrit au milieu des années 1970 en réaction à l'affaire du Watergate, New York 1997 rentre assez vite dans le vif du sujet, tandis que l'intensité monte peu à peu et que les événements ne prennent que rarement la tournure attendue. On est tout le long happé par l'atmosphère et la reconstitution méticuleuse d'un New York apocalyptique, sublimées en plus par la fantastique bande-originale de Carpenter, qui colle parfaitement aux images, ainsi que par les comédiens, tous parfaits, que ce soit Kurt Russell, Lee Van Cleef, Isaac duke Hayes ou tout simplement toutes les gueules de l'emploi qui apparaissent au fur et à mesure.
Emmené par un mythique Kurt Russell, New York 1997 permet à John Carpenter de créer un New York urbain et apocalyptique et de le sublimer avec une atmosphère angoissante, sombre et intense, s'appuyant sur de parfaits comédiens et une bande-originale inquiétante écrite par ses soins.