Je vais finir par croire qu'on n'est jamais très loin du nanar avec John Carpenter, mais aussi du génie, et New York 1997 fait partie de cette catégorie de films, très inégaux, dont je ressors plutôt circonspect à chaque fois...
Le réalisateur propose en 1981 un scénario où l'île de Manhattan devient en 1988 une prison à ciel ouvert, mais impossible à réchapper, regorgeant de toute la racaille des environs. Une zone de non-droit où des types sortent en choeur des égouts, au milieu d'un microcosme sans foi ni loi qui voit en 1997 régner en maître un certain "Duc". Le Duc se déplaçant dans une "limo-chandeliers" plutôt ridicule... Quoi qu'il en soit, cet univers sombre et lugubre - quasiment 2/3 du film se passant la nuit pour accentuer ces ressentis - fera clairement partie des grandes forces de ce long-métrage aussi ingénieux que bourré de défauts...
La musique par exemple, également composée par le réalisateur, possède d'emblée un charme étrange qui opère, mais alors les bruitages... Difficile de faire plus lourd et appuyé ! A contrario, John Carpenter se montre beaucoup plus malin avec le crash initial de l'avion présidentiel qu'il ne fera que suggérer par le biais de l'informatique, nous épargnant une explosion qu'il n'avait probablement pas les moyens de rendre potable. GG. D'ailleurs, l'anti-héros borgne et charismatique incarné par Kurt Russell, redoutable criminel infiltré contre son gré pour retrouver le président (Donald Pleasance) et sa mallette, dans la capsule censée le protéger, arrivera sur des lieux de crash peu crédibles... Mais l'absence du président et une partie de son anatomie rapidement exhibée par le bras droit du Duc feront très vite oublier ce décor minimaliste.
Pour sa mission, le célèbre Snake Plissken, recruté par un certain Hawk (Lee Van Cleef) - subtilité de la métaphore... - se verra inoculer dans le corps des capsules explosives, et attribuer un bracelet de géolocalisation. Un détail amusant que de voir un prisonnier porter un tel bracelet... En prison ! Au cours de sa recherche, Snake croisera un chauffeur de taxi froussard, un caïd ami haut-placé dans cette prison et sa miss aux gros lolos finalement très amoureuse, des têtes ornant des piquets, le président en blonde (lol), un gladiateur incompétent (on ne sait pas trop d'où sort ce combat tournant vite au ridicule...), et encore plus de facilités scénaristiques par la suite...
Car effectivement, je trouve la dernière partie de New York 1997 assez limite : la fuite, la traversée du pont, ou encore le président qui s'excite comme une bête avec sa kalach - même si j'imagine bien qu'il y a du 2nd degré derrière tout ça - c'est un peu n'importe quoi... En revanche, la chute, pas morale pour un sou, m'a beaucoup plu.
De très bonnes idées donc, et notamment cet univers ténébreux, mais trop de trucs nazes et approximatifs pour me convaincre qu'il s'agit d'un grand film, aussi culte soit-il.