Mon incroyable fiancé
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le 9 janv. 2015
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Frank Capra occupe une place un peu à part dans le cinéma américain. Bien sûr, il véhicule cette image de réalisateur mettant en scène le rêve américain de manière utopiste. Mais contrairement à la plupart des cinéastes américains de son temps, immigrés ou non, Capra est un cinéaste du collectif, de la foule. Or à l'époque, et plus tard encore davantage, la foule, c'est généralement le danger, face au héros solitaire. Qu'on songe seulement à tous ces lynchages que représentent les westerns, mais aussi des films comme Furie de Fritz Lang ou, plus tard, The Intruder. Qu'on pense aux habitants qui se détournent et trahissent le héros venu les aider : Le train sifflera trois fois, La journée des violents, Les sept mercenaires, les exemples abondent. Pour Capra au contraire, le collectif est ce qui prime.
Cela n'empêche pas que Frank Capra mette également en scène l'individu en lui-même, le John Doe qui fera bouger les choses, ou le héros de La vie est belle qui ne trouve plus sa place, justement, dans le collectif.
New-york Miami est un film sur l'individu, mais une superbe scène de chanson reprise en chœur dans un bus viendra rappeler cet éloge du collectif. Le personnage de Clark Gable, journaliste sans le sou mais volontiers tyrannique, sera présenté comme le soutien providentielle de cette jeune femme en fuite. Capra n'hésite pas pour autant à mettre à mal son prestige, lors d'une scène d'auto-stop particulièrement drôle.
C'est un film utopique encore une fois, romantique en diable, mais cela n'empêche pas que nombre de personnes que croiseront nos deux héros seront épinglés par leur travers avec une jubilatoire férocité. Capra ne tombe jamais dans la simple niaiserie.
Et lorsqu'on sait (d'après une interview du fils de Capra), que le film a été réalisé en peu de temps et avec des clopinettes, le résultat force l'admiration.
New-York Miami est une comédie légère et malicieuse, jusque dans son "happy ending", Capra concluant sur une dernière et savoureuse facétie. Romantique certes, mais mièvre, Capra ne l'est jamais.
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le 6 sept. 2024
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