Léché mais on reste sur sa faim
Dès le premier plan, c’est léché, c’est lent, c’est assez beau, c’est stylé, on reconnaît la patte de Denis Villeneuve. On perçoit l’importance de la musique, mais aussi du bruit des couverts. Le film est d’emblée intrigant, mais comme souvent dans ce cas, il crée en nous une attente, mais sans ensuite y répondre, et là, c’est le cas, on attend de voir, on se dit c’est joli, ça va devenir intéressant, il va se passer quelque chose, et non, ça n’avance pas, si ce n’est que les convives ne s’arrêtent de manger avec avidité, et tombent régulièrement d’un étage, une descente aux enfers qui contraint serveurs et musiciens à descendre toujours plus bas pour les assister…
C’est bien réalisé, c’est beau, mais c’est creux. Car la métaphore est lourde : sur ce coup, Denis Villeneuve semble vouloir nous transmettre un message, mais celui-ci est sans intérêt, et si le film est très beau, il n’empêche qu’on sent assez bien que Villeneuve se regarde un peu trop filmer… Ok avec la critique de la surconsommation, avec celle des riches qui entraînent tous les autres dans leur sillage destructeur. Mais après ? Bref, une très grosse déception, et je vous conseille l’analyse de Limguela, beaucoup plus fine que ces quelques mots, et à laquelle je souscris dans les plus grandes lignes :
http://www.senscritique.com/film/Next_Floor/critique/38662365
Encore un court métrage très bien classé dans le sondage des meilleurs courts de SC que je trouve tout à fait médiocre...