Next Floor se place comme une critique de la société de consommation et de ses limites. En l’occurrence, Villeneuve dénonce ici l'impasse de ce modèle et l'ignorance de son échéance.
A chaque fracture de plancher, les serveurs se contentent de résoudre le problème en surface, ils changent d'étage et nettoient les convives sans s'occuper de la base du problème, faisant là appel au caractère superficiel des solutions mises en oeuvre pour résoudre les problèmes liés a notre mode de consommation actuel. Au plus les invités mangent, au plus le plancher cède facilement et c'est l'escalade.
Le poids devient tel que les serveurs ne peuvent même plus s'approcher de la table sans faire craquer le sol. Privés de leurs employés, nos vilains convives en arrivent vite a voler la victuaille dans l'assiette de leurs voisins sans même avoir finis la leurs et commence alors une dégringolade continue à travers les étages qui ne peuvent plus soutenir leur poids.
Bon, je l'ai fait un peu courte mais c'est l'idée.
En soi, le court métrage est pas mal fait. La musique sinistre et les couleurs verdâtres créent une ambiance glauque plutôt efficace, l'absence de dialogue accentue la dimension métaphorique de la mise en scène et quelques idées sont utilisé pour donner un peu de substance au propos abordé par le film (manger du rhinocéros en voie d'extinction, les doutes discrets d'une des invités, le surmenage des employés...)
Mais !
C'est pas nouveau. Enfin franchement: la surconsommation c'est un sujet qui a été traité à tort et à travers des milliards de fois (environ). La métaphore du plancher qui se casse la gueule est originale mais ne suffit pas à apporter quelque chose de réellement intéressant ou d'enrichissant.
Après avoir vu Next Floor, je suis juste passé à autre chose, ça à été une vidéo parmi beaucoup d'autres. Tout juste sympa à voir mais sans plus, c'est pour ça que je m'interroge sur la note, élevée, de l'oeuvre. 7.3 c'est beaucoup, et pourtant j'ai bien l'impression d'avoir compris la même chose que tout le monde.
J'imagine que ça s'appel pas Sens Critique pour rien.
C'est dommage, j'avais bien aimé Enemy et je m'attendais a un peu plus...