Démons intérieurs

Personnalité étonnante, James Whale s'est éloigné des studios hollywoodiens bien avant sa mort, situation due en partie (mais pas que) à son homosexualité connue de tous. Le résultat est étrange, plutôt séduisant. Si Bill Condon (oui, celui des « Twilight ») n'était pas forcément le réalisateur attendu pour un tel projet, il s'en sort relativement bien. Ce n'est pas un « biopic » comme les autres (d'autant que l'on parle vraiment des dernières semaines du bonhomme, ici) : le regard est original, parfois déconcertant, pas toujours captivant mais assumant son choix de se focaliser presque exclusivement sur les dialogues, notamment à travers la relation « unissant » Whale et son jardinier.

Les références à « Frankenstein » sont plutôt bien intégrées sans être omniprésentes, on aurait même aimé en voir un peu plus, le reste de sa filmographie étant juste effleuré. C'est très « théâtral », sans que cela soit trop gênant, Brendan Fraser s'en sortant vraiment avec les honneurs de son duo avec le grand Ian McKellen, d'une classe comme toujours inouïe. Je n'en suis pas sorti enthousiaste, mais j'ai apprécié passer une centaine de minutes avec ce grand monsieur du cinéma fantastique, plonger dans son esprit tourmenté par de nombreux événements antérieurs, malgré quelques excès. Un curieux film, injustement méconnu dans nos contrées.