Ce documentaire nous propose de suivre les auditions d'une juge d'instruction belge dans son cabinet ou à l'extérieur, au volant de sa 2CV. Ce ne serait pas très enthousiasmant si la juge en question était une autre que Anne, l'insoumise en question. Car si le film tient tout le monde en haleine et a pu bénéficier de l' Amphore du Peuple tant enviée lors du festival Fifigrot, c'est grâce aux qualités humaines de Madame la juge qui fait preuve tout à la fois d'un sens de la répartie à toute épreuve, de beaucoup d'humour et de compassion, tout en sachant maintenir son autorité dans les situations difficiles auxquelles elle est confrontée. Et, face à la violence conjugale, que le coupable voudrait légitimer par sa propre culture , face à la délinquance liée à la consommation effrénée de drogue et, ce qui clôt tragiquement le film, face à l'infanticide dans un cas manifeste de schizophrénie, c'est le Mal multiforme qu'elle doit affronter en permanence. Mais, comme le dit Marek Halter, si le Mal est contagieux, le Bien l'est aussi. Si le Mal s'étend en permanence, le Bien est plus profondément ancré et c'est pour cela qu'il finit par triompher. C'est toute la leçon d'espoir que nous délivre Madame la juge.