Un premier long métrage de Clément Cogitore, tourné au Maroc dans les montagnes de l'Atlas, afin de coller au plus près des paysages de l'Afghanistan, montagnes rocailleuses et village perdu, pour de beaux décors.
Une musique parfois lancinante et une lenteur jouant sur la répétition de leur mission de surveillance ajoutent à la crédibilité de ce que peut être aussi la guerre.
Une seule mission de surveillance frôlant l'ennui. Pas de combats, et le parti pris de ne pas en faire un film portant sur les tensions entre soldats. Les quelques dérapages sobres permettent de bien retranscrire le doute de ces hommes. Le capitaine. J.Renier (et tous les acteurs d'ailleurs) est parfait pour un personnage pragmatique, qui finira par être dépassé lui aussi par une situation improbable de disparitions…
Qu'en est-il réellement, de ces hommes disparus : sont-ils morts, ont-ils été kidnappés, se sont-ils sauvés ?
La direction, notamment d'insister sur les plans tournés la nuit nous apportant les flous vaporeux de la vision nocturne, et où l’on n’est jamais sûr de ce que l’on voit ; l'isolement et ce qui pourrait en résulter vont appuyer l'idée de la limite de perception que ce soit visuelle ou mentale, et de fait sur ce que l'esprit humain peut accepter et comprendre au delà de toute raison.
Malheureusement, il n'y a qu'un plan qui nous plongera dans le fantastique par une disparition impossible mais la plupart du temps, le film suit le parcours d'un groupe de soldats et aura tendance à s'étirer en longueur, sans nous plonger vraiment dans un sujet qui aurait pu être plus intense.
Une curiosité cinématographique bienvenue et réussie si ce n'est qu'il manquera donc le thème principal : la dimension surnaturelle.